DE LA CURIOSITÉ POUR NE PAS S’ISOLER.
Comment se retrouve-t-on en situation de mort sociale ? Un malheur qui concerne 750’000 Français en 2025, selon le dernier baromètre sur la solitude et l’isolement des personnes de plus de soixante ans des Petits Frères des pauvres ? Comment expliquer que près d’un senior sur trois – ce chiffre est en augmentation – ne voit quasiment jamais sa famille, ni ses amis, ni ses voisins et que deux sur trois n’ont de liens avec aucune association, au point d’éprouver un sentiment d’isolement si grand qu’il en perd le goût de vivre ?
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : le statut matrimonial, l’état de santé, la situation matérielle, le lieu de vie…Vivre à deux sans grosse perte d’autonomie, dans un endroit desservi par le service public et avec un budget autorisant quelques sorties sont des atouts pour tisser des contacts humains. Autre ingrédient essentiel, mais qui peut être cultivé par chacun, tout au long de la vie : la curiosité. Cette attitude qui pousse à se décentrer de soi, à s’intéresser à un sujet ou un phénomène observé, à s’extraire de ses habitudes de pensée, voire à sortir de son chez soi pour trouver les réponses à son questionnement. C’est poussés par la curiosité que Claudie a interrogé une psychologue pour comprendre l’impact des écrans sur les enfants, que Michelle s’est inquiétée du retour du scorbut, Stéphane des conditions de travail des Chinois, Françoise de la détresse des agriculteurs, Martine du suicide des vieux…C’est grâce à leur curiosité et aux articles qui en découlent que les rédacteurs des Curieux Aînés fédèrent une communauté de plus en en plus grande de seniors pas isolés.
Véronique Châtel, rédactrice en chef.
