Dans la nuit du 16 septembre, la mairie de Grand-Couronne et une boite de nuit bien connue dans la région rouennaise ont été touchées par un incendie. L’émotion suscitée par ces deux évènements est renforcée par les doutes qui demeurent quant à leur origine.

Revue de presse de la Résidence Jeanine Bonvoisin.
Étaient présents : Evelyne, Alain, Maria, Jean-Noël ainsi que Constance et Françoise (animatrices)

Alain : A quelques heures d’intervalle, deux incendies ont touché des bâtiments s’inscrivant dans l’histoire du territoire rouennais : la mairie de Grand-Couronne et une ancienne discothèque de Belbeuf, le Moulin Rose. A en croire la presse régionale (Paris-Normandie du mercredi 18 septembre), les deux sinistres pourraient être d’origine criminelle sans qu’il n’y ait pour autant le moindre rapport entre les deux. 
Le lien qui existe est affectif et ces deux évènements nous touchent. Je dois avouer que la disparition du Moulin Rose m’émeut davantage ; c’était un lieu très connu où plusieurs générations d’amoureux ont été dansé ; il m’est arrivé moi-même d’y aller plusieurs fois.

Evelyne : Je l’ai fréquenté, moi aussi quand j’avais 18 ans. C’était plus une guinguette qu’une boite de nuit. Ce qui plaisait beaucoup, c’était que l’on pouvait descendre vers la Seine en traversant le jardin situé à l’arrière du bâtiment. Les gens venaient pour profiter de ce cadre champêtre les dimanches après-midi, sans parler des mariages et des grandes réunions familiales qui s’y déroulaient.
Le Moulin Rose était un endroit très joyeux et convivial, il correspondait bien à son époque, celle des thé-dansants et des ambiances bon enfant.

Jean-Noël : Cela explique peut-être son déclin ! Le Moulin Rose était un lieu un peu vieillot qui avait perdu beaucoup de son prestige et était fréquenté par un public de plus en plus âgé. Il a fini par être fermé avant d’être vendu en 2024.

Constance : D’après l’article de Paris Normandie, le profil du nouveau propriétaire est assez trouble : condamnation pour banqueroutes et travail dissimulé, interdiction de gestion pour une durée de dix ans… Au mois d’aout dernier, sa maison a été attaquée à la kalachnikov et ses deux voitures ont brûlé. A l’heure actuelle, on ne peut pas affirmer que le sinistre ait un rapport avec le passé du nouveau propriétaire mais une enquête est en cours.

Evelyne : Tous ces éléments tranchent avec le souvenir que l’on avait du Moulin Rose. Sa destruction symbolise la fin d’une époque et je me sens un peu désabusée.
L’incendie de la Mairie de Grand-Couronne suscite le même genre d’émotion. Selon les premiers indices, la piste criminelle est privilégiée et une enquête pour « dégradation du bien d’autrui » a été ouverte ; j’ai du mal à admettre que l’on s’attaque ainsi à un bâtiment public pour défendre des intérêts personnels. Comme l’a dit la maire de la ville, Julie Lesage, « la mairie est notre maison commune ». Hélas, aujourd’hui les municipalités sont souvent critiquées et les élus locaux font de plus en plus l’objet d’attaques.
Cela me donne d’ailleurs envie d’exprimer mon admiration pour les maires qui se battent pour faire vivre leur commune.

Jean-Noël : Si les gens sont en colère, ils ont d’autres moyens de l’exprimer : on ne doit pas s’en prendre aux élus ni aux symboles de la République.