La grippe revient tous les ans en même temps que l’hiver approche et, simultanément, la question du vaccin se pose. Faut-il se faire vacciner ? Doit-on rendre cette démarche obligatoire dans les Ehpad ou les résidences autonomie ? Cette obligation doit-elle concerner les résidents aussi bien que le personnel ? Une question brûlante pour les résidents de l’Ehpad Saint-Joseph.

Revue de presse à l’EHPAD Saint-Joseph de Sotteville-lès-Rouen.
Étaient présents : Anne-Marie, Claude, Christiane, Danielle, Jeanne, Liliane, Odile, Paulette, Pierre, Rolande, Rosa, Simone, Yvette, ainsi que Régine, animatrice.

Comme beaucoup de résidents de l’Ehpad Saint-Joseph, Danièle a été vaccinée mi-octobre contre la grippe. Cette vaccination est pour elle un rendez-vous incontournable de l’automne même si cette année la campagne de vaccination a commencé plus tôt que d’habitude. Trop tôt, selon Lilian, qui a préféré attendre une quinzaine de jours avant d’effectuer sa piqûre. « L’année dernière, je l’avais faite trop tôt et pour la première fois de ma vie, à 80 ans, j’ai attrapé la grippe en février » ! 
La logique de la vaccination s’est imposée à elle durant sa vie professionnelle qui l’amenait à fréquenter beaucoup de personnes. Et elle lui parait toujours évidente aujourd’hui. 
Pour Rolande, Simone, Odile, Yvette et Claude qui viennent de se porter candidats à la vaccination, suivant les recommandations de leur médecin généraliste, la vaccination est aussi une évidence. « Mon médecin m’a recommandé de me faire vacciner, alors je l’ai fait » explique Claude. « C’est une question de bon sens et de confiance ». 

Il y a quelques années encore, les campagnes de vaccination contre la grippe, vue comme une simple affection saisonnière, autrement dit comme une expérience désagréable, faisaient moins débat. Mais le Covid est passé par là et les mentalités ont évolué au point que la grippe est considérée à présent pour ce qu’elle est : une maladie potentiellement dangereuse. 
La prise de conscience est telle que les pouvoirs publics envisagent de la rendre obligatoire pour toutes les personnes fréquentant des établissements collectifs, tels que les EHPAD, résidents et professionnels qui y travaillent.
Pourtant, même si la plupart des résidents de l’EHPAD Saint Joseph ont fait le choix du vaccin, ils estiment que la décision doit leur revenir. « C’est une démarche individuelle, je ne vois pas pourquoi on me l’imposerait aujourd’hui sous prétexte que c’est devenu un sujet de société, pour moi rien n’a changé » défend Liliane.

L’obligation n’est pas une option non plus pour Anne-Marie, qui a toujours refusé de se faire vacciner : « Je ne veux pas qu’on m’injecte de cochonneries dans mon corps. Je n’en ai pas besoin, je fais attention aux autres ; j’évite de sortir quand je me sens fragile, je ne participe pas aux activités pour ne pas contaminer les autres lorsque j’ai un doute sur ma santé. Je ne me vaccinerai pas, même si cela devenait obligatoire ». 
Face à cette volonté de garder son libre arbitre, il n’y a qu’Odile qui pense que l’obligation serait une bonne chose. « Le vaccin protège tout le monde, je me fais vacciner depuis que je vis en collectivité ; c’est normal : on ne peut pas penser qu’à soi ».

Cette idée d’une responsabilité collective semble s’imposer davantage dès que l’on parle du personnel qui travaille au sein de l’établissement. Les résidents considèrent que les professionnels ne souhaitant pas être vaccinés n’ont qu’à aller travailler ailleurs. 
Régine, animatrice, rappelle que, pendant la crise du Covid certains employés ont été mis à pied parce qu’ils refusaient le vaccin. « C’était une période de crise aiguë, il y avait une psychose, des personnes fragiles sont parties très vite avant que l’on découvre un traitement. On a vu des choses horribles. Aujourd’hui, on peut aborder les choses plus sereinement ; il n’en reste pas moins vrai que notre mission est de protéger les résidents. On ne peut pas leur faire prendre des risques ». 
Régine a attrapé le Covid en février dernier avec de fort symptômes qui se sont transformés en Covid long ; elle estime donc qu’il faut rester vigilent.

Si la vaccination, obligatoire ou non, reste une question d’actualité, Anne-Marie rappelle que l’on peut adopter, au quotidien, des gestes simples et qui nous protègent : garder ses distances en cas de fragilité ressentie, ne plus s’embrasser, ne plus se serrer la main, porter un masque si l’on tousse… bref, faire attention aux autres.