Depuis le 1er avril, le montant du Revenu de solidarité active (RSA) est passé pour une personne seule de 635,70€ à 646,52€. Sacrée augmentation. Qui ne fait pas oublier que depuis le 1er janvier 2025, les bénéficiaires du RSA doivent effectuer des heures d’activité obligatoire. 

Par Stéphane Lecompte 

Le revenu de solidarité active (RSA) existe depuis le 1er décembre 2008, depuis qu’il a remplacé le revenu minimum d’insertion (RMI) mis en place en 1988. Cette aide financière providentielle pour environ 4 millions de personnes en France et délivrée sous conditions de ressources a connu un changement à 360 degrés depuis le 1er janvier 2025. Désormais, pour toucher ce minimum vital, il est nécessaire d’effectuer 15 ou 20 heures hebdomadaires d’activité. 
Cette réforme marque une évolution significative du RSA, visant à le transformer d’une simple aide financière en un véritable outil d’insertion professionnelle. 
Les départements (conseils départementaux) sont les principaux gestionnaires du RSA.
Ils assurent le versement de l’allocation et le suivi des bénéficiaires, notamment en matière d’insertion professionnelle.
La CAF (Caisse d’Allocations Familiales) ou la MSA (pour les agriculteurs) sont chargées du calcul, de l’ouverture des droits et du paiement du RSA aux bénéficiaires.
Ils jouent un rôle d’intermédiaire entre les allocataires et le conseil départemental. Depuis janvier 2025, un nouvel acteur intervient dans ce dispositif, France Travail, (anciennement Pôle emploi), qui est chargé de l’accompagnement des allocataires dans leur parcours vers l’emploi, avec un référent unique pour chaque bénéficiaire.
C’est l’accroissement du nombre des allocataires et la dépense annuelle en augmentation constante (le budget était d’environ 15 milliards d’euros en 2022), qui a fait évoluer le dispositif vers de nouvelles mesures plus restrictives. Les allocataires sont obligés de répondre à des exigences les impliquant dans la recherche plus active d’un emploi… sous peine de voir leur allocation bloquée, voire supprimée, cela sous la surveillance départementale, conjuguée à celle de la CAF. En plus d’une inscription obligatoire à France Travail, la nouvelle règle impose donc d’effectuer 15-20 heures d’activité obligatoire hebdomadaire. 
Ces activités peuvent inclure des ateliers de recherche d’emploi, des formations professionnelles (incluant des ateliers d’informatique ou d’expression orale, conditionnant les bonnes aptitudes à avoir au moment de se présenter à un recruteur), des actions d’accompagnement vers l’emploi (des journées d’immersion en entreprise), des missions de bénévolat, des stages, des chantiers d’insertion, des rendez-vous avec des conseillers sociaux ou emploi. C’est le référent France Travail qui a pour mission d’évaluer les besoins des allocataires en coordonnant les actions d’insertion et en proposant des solutions adaptées aux freins à l’emploi (mobilité, formation, garde d’enfants).

Cependant, certains allocataires, des personnes en situation de handicap, de santé précaire, en état d’invalidité ou des parents isolés n’ayant pas de solution de garde pour leur(s) enfant(s) de moins de 12 ans, pourront échapper aux heures d’activité tout en continuant à percevoir le RSA.

Des questions incluant la stigmatisation, l’accès limité à certaines activités (comme dans le monde rural ou dans des quartiers défavorisés), ou les moyens limités concernant les collectivités locales sont mises en avant ! Où cela mènera-t-il dans les faits ? Des abus seront-ils constatés ? N’est-ce pas le servage qui sera remis au goût du jour, comme le craignent les opposants à cette réforme ?