Lors de son dernier entretien télévisé, le Président de la République a été interpelé sur l’état des prisons en France. Dans le prolongement de cet échange, les résidents de l’EHPAD Saint-Joseph de Sotteville-lès-Rouen se sont demandés ce que l’on était en droit d’attendre du système carcéral.
Revue de presse à l’EHPAD Saint-Joseph de Sotteville-lès-Rouen.
Étaient présents : Anne-Marie, Claude, Guy, Mauricette, Mireille, Patrice, Rosa, Renée, Roger ainsi que les animatrices Athénaïs et Régine.
Patrice : Lors de son dernier entretien télévisé Emmanuel Macron a abordé le sujet de la prison. Les questions habituelles concernant la surpopulation au sein des établissements pénitenciers et la construction de nouvelles structures lui ont été posées mais les réponses du Président de la République sont restées évasives. Il a promis d’accélérer la construction de nouveaux centres plus petits mais, quand on connait les délais pour réaliser ce genre de projets, sa réponse ne donne pas de perspective à court terme.
Mireille : C’est un sujet dont on parle régulièrement mais jamais rien ne change, on peut même dire que la situation empire. La surpopulation dans les prisons ne cesse d’augmenter ce qui reflète aussi un vrai problème de société.
Anne-Marie : Il faudrait s’interroger sur l’utilité de la prison : qui doit on y mettre ? Dans quelles conditions et pour quoi faire ? Doit-on se servir de la prison pour proposer des formations à des personnes qui n’ont pas de perspectives professionnelles ? Quelles sont les alternatives que l’on peut proposer ?
L’idée de punir les gens me semble incontournable mais pas n’importe comment. A mon avis, quelqu’un qui commet un petit délit n’a rien à faire en prison, il vaut mieux le condamner à une peine de Travail d’Intérêt Général (T.I.G.). Je pense à ce jeune homme qui a récemment agressé un pompier alors qu’il essayait d’interrompre un rodéo urbain ; pourquoi ne pas l’obliger à passer quelques mois au sein d’une caserne pour qu’il comprenne l’utilité des pompiers ?
Il faut essayer de réintégrer les petits délinquants par tous les moyens.
Patrice : Je ne vois pas comment la société pourrait se passer de prisons, elles empêchent les criminels de nuire mais il faut voir comment leur incarcération se déroule et comment elle s’achève. Il y a actuellement trop de récidives ce qui semblerait montrer que le fonctionnement des prisons ne permet pas d’améliorer les chances de réinsertion des personnes condamnées.
Il faut éviter que les petits délinquants se retrouvent au contact des caïds. On devrait aussi proposer plus systématiquement aux détenus de suivre une formation professionnelle adaptée.
On peut aussi encourager le suivi psychologique mais encore faut-il que les détenus soient prêts à s’y engager ce dont je doute. Quoi qu’il en soit, pour moi, tout cet accompagnement passe après les mesures punitives qui doivent être suffisamment dissuasives.
Mireille : Aussi nécessaire soit-elle, la punition ne suffit pas. Avant, on plaçait ces petits délinquants dans des centres éducatifs où ils étaient encadrés par des éducateurs. Quand des jeunes ont été livrés à eux-mêmes sans repères et sans perspectives, il faut leur redonner un cadre et leur éviter d’entrer dans le cycle infernal de la criminalité.
Anne-Marie : Par le passé, la peur du gendarme et du curé fonctionnait bien mais aujourd’hui, visiblement, ça ne suffit plus.