Par Martine Lelait

L’obsolescence programmée des objets fabriqués, on connaît. Même si depuis 2015 elle réprimée par le code de la consommation, tout y passe, les fringues, le mobilier,  les jouets,  les frigos, les aspis, les lave-linge, les télés, les téléphones portables… et qui sait, peut-être aussi les ratons-laveurs ? Mais plus fort encore, même lorsque nos appareils fonctionnent toujours très correctement, nous sommes tout à fait capables d’acheter le tout dernier modèle à la mode pour être à l’hyper pointe de la technologie. Toujours plus, toujours plus vite et toujours plus haut, tourne, tourne  le manège de la consommation effrénée !

Heureusement fleurissent maintenant de plus en plus sur nos territoires des ressourceries qui récupèrent les objets dont tout un chacun se débarrasse à tour de bras et ce, pour les bricoler si besoin, les retaper, les remettre en état et leur offrir une deuxième chance, une deuxième vie.

Parfois, j’ai l’impression que l’obsolescence programmée est aussi à l’œuvre pour les humains. Nous en particulier les vieux, ne nous regarde-t-on pas comme bons pour la casse, pour être mis au rebut,  après avoir servi, nourri, blanchi, élevé, torché, travaillé, cotisé… ? A quoi diantre, pourrions-nous bien encore servir ? Une nouvelle vie après toutes celles déjà vécues ? Mais à quoi bon ? 

Eh bien quelques petites idées pour notre 2ème vie : faire profiter les plus jeunes de notre expérience personnelle (mais surtout sans l’antienne « c’était mieux avant » !), faire profiter aussi de notre expérience professionnelle via des réseaux de parrainage par exemple, servir dans des structures, des associations parfois en mal pour trouver des bénévoles, des trésoriers, des présidents, et leur champ d’intervention est immensément varié,  initier des rencontres entre personnes isolées, âgées ou pas, d’un même quartier, inventer des occasions de retrouvailles entre voisins… Tout ceci peut sembler plus difficile à mettre en œuvre en ces temps où la prudence commande la distanciation, mais les ruisseaux de petites choses font les grandes rivières du vivre ensemble. A bas la fracture générationnelle et vive ce blog des aînés ! Puisse-t-il contribuer à convaincre ceux qui ne croiraient pas que la parole des aînés mérite qu’on y goûte un moment.

Pour ma part, je vous laisse car encore beaucoup de choses à faire, ma 2ème vie, comme la 1ère,  ne sera pas éternelle…