Dans l’absolu, personne n’est pressé de voir les années s’envoler. Mais 2024 fait partie de celles que beaucoup avaient hâte de quitter. Trop d’évènements consternant l’ont ponctuée, comme le rappelle Martine.
Par Martine Lelait.
« L’année à peine a fini sa carrière » pour Lamartine, que la Martine, votre serviteur (ou serviteuse si vous préférez mais surtout pas servante), s’empresse de tourner la page pour donner sa chance à 2025. En effet que garder de 2024 ? A première vue, rien que du moche, du pas beau, de la désolation.
De n’importe quel côté que je me tourne, je vois des guerres qui n’en finissent pas (sauf une lueur d’espoir en Syrie) des manœuvres politiques décourageantes à souhait, des catastrophes de toute nature.
Est-ce un effet de sur-saturation informative mais j’ai le sentiment que jamais il n’y a eu autant de catastrophes de tous types.
Les cyclones se suivent et se ressemblent ; le dernier en date étant Chido qui vient de ravager Mayotte. Des inondations paroxystiques ont noyé le nord de la France, Valence fin octobre et une partie du sud de l’Espagne. Des incendies dévastateurs, appelés parfois mégafeux, ont ratiboisé des milliers d’hectares en Amazonie, au Portugal, au Canada et encore à l’heure où j’écris, un gigantesque feu de brousse sévit en Australie. La planète souffre de tous ces maux qui deviennent tellement récurrents qu’une fois passées les images apocalyptiques diffusées aux actualités, on les oublie et on passe à autre chose… même si c’est une autre catastrophe. Qui se souvient d’Alvaro, de Belal, de Candice, d’Eléanor, cyclones qui ont touché la Réunion au début de l’année 2024 ? De l’eau a coulé sous les ponts, au propre comme au figuré !
« Caprices du climat » disait récemment un quotidien régional en parlant des inondations… Pour moi « caprice » a une connotation un peu légère, primesautière, enfantine… Quand les uns se noient et meurent dans des eaux qui débordent de partout, d’autres n’ont plus accès à une goutte d’eau potable ou subissent des sécheresses mortelles. Injustices phénoménales plutôt que caprices !
Quand il devient impossible de vivre chez soi, qu’on a tout perdu, parfois tout reconstruit et à nouveau tout perdu, il me semble légitime d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte et le climat plus clément. Mais certains continueront de s’étonner qu’il puisse y avoir demain de nombreux réfugiés climatiques.
Le réchauffement climatique, (qui n’a pas entendu prononcer ces mots, depuis des années maintenant que l’alerte est lancée ?) n’y est pas pour rien mais on continue d’avancer en se bouchant les yeux, les oreilles et le nez quand ça pue trop ! Un président disait, il y a quelques années, « la maison brûle et on regarde ailleurs », c’est malheureusement toujours d’actualité.
Et pendant ce temps-là, d’aucuns, à renfort de milliards qui pourraient être utilisés à autre chose, ont envie d’aller coloniser d’autres planètes. Ils feraient mieux, à mon sens, de tout faire pour conserver la seule qu’on a.