C’est devenu un tic de langage : pour donner de l’importance à un mot, on le fait enfler avec le préfixe « hyper ». Qu’est-ce que cela cache ? 

Par Ninja 

Certes, je suis hyperacousique. Cela ne m’a pas empêchée de constater la fréquence d’utilisation du mot « hyper ». Et de le regretter. Il se mélange à toutes les sauces. 
Cela traduit-il le fait qu’on vit de plus en plus dans l’excès et l’extravagance ? 
A bientôt 80 ans, je commence à le croire sérieusement. En tout cas, je constate que l’on bascule dans une autre époque où l’on ne prend plus le temps, où l’on mène tous une course effrénée.  Pour aller où ? 
Cela m’interroge…
Les hypermarchés fleurissent et les petits commerces meurent.
C’est l’hyper consommation à outrance ; et aussi l’hyper performance, l’hyper concurrence, sans oublier l’hyper sexualité. 
A la télé, c’est l’hyper médiatisation, à qui fera le meilleur scoop, l’information la plus percutante, avec les images les plus violentes.
De plus, avant de voir une émission, c’est l’hyper publicité. On nous assène des tunnels de pub, trois fois de suite, qui tous nous promettent un monde facile, où tous les problèmes seront résolus en peu de temps. C’est effrayant. 
Dans le milieu médical aussi les hypers pleuvent ! A 30 ans, j’ai été diagnostiquée hyper sensible, mais je ne suis pas hyperactive, ni souffre d’hypertension. Pourtant, cette ambiance d’emphase permanente, me rend hyper stressée. A force, j’aimerais trouver la pilule qui donne l’hyper sommeil.