Les températures estivales montent de plus en plus dans les villes de France. Comment le supporter ? En misant sur les arbres. C’est la conclusion émanant de deux émissions regardées par Françoise S. : le Monde de Jamy sur France 3 et Sur le Front sur France 5. Résumé. 

par Françoise S

On nous annonçait un réchauffement climatique sévère dans 10 ou 20 ans, mais il est déjà là. La température estivale peut monter jusqu’46° dans le sud de la France. 
Si nous ne nous adaptons pas à ce changement, c’est la vie humaine qui risque d’être menacée. Parmi les solutions pour rafraîchir l’air des villes, notamment : la présence d’arbres. Une expérience menée avec une mini-station météo et une caméra thermique par l’animatrice Eglantine Eméyé et une experte du climat, Yanne Marechal, a révélé que la température sous les arbres était de dix degrés inférieure à celle de l’espace minéral. Autrement dit, 30 % de surface arboré en plus dans les villes permettrait de rendre l’atmosphère plus respirables et de diminuer le nombre de décès par hyperthermie.  

Voilà pourquoi les défenseurs des arbres s’organisent.  

A Montreuil, des habitants se sont relayés pour empêcher l’abattage de marronniers, dont certains étaient sains. Motif de la ville en bordure de Paris : réaménager une avenue.
Mais un matin à 8 heures, les forces de l’ordre sont intervenues. David contre Goliath. C’est Goliath qui a gagné et le massacre à la tronçonneuse a commencé provoquant état de choc et pleurs des riverains.

A Bagnolet, autre ville en bordure de Paris, un projet de démolition d’une école maternelle, en vue de son agrandissement, devait dans le même élan éradiquer une variété d’arbres touffus, un jardin associatif et une ferme pédagogique. 
Pendant des mois, chaque matin, une permanence de surveillance a été organisée pour empêcher l’arrachage des arbres et des végétaux et la démolition. Peine perdue. 
A 5 heures 30 un matin, pendant les vacances scolaires, en présence des forces de l’ordre, les bâtiments ont été démolis et les arbres sectionnés.
Le terrain est devenu un vrai désert au grand désarroi des habitants. La municipalité a promis de planter deux jeunes arbres pour un arbre arraché. Mais combien de temps faudra-t-il pour qu’ils apportent de l’ombre et protègent de la chaleur ? 

A Lyon, en été, il fait très chaud dans le centre-ville.
Tanguy Le Dantec, consultant en management de projets et formateur en écologie, se sert de son thermomètre à infrarouge pour mesurer la chaleur. L’été dernier, il a relevé 58° sur le sol ! De quoi griller comme dans un four solaire si on s’y allonge. Les nuits sont suffocantes aussi, car la chaleur emmagasinée le jour est restituée. Le Dantec a constaté que les brumisateurs installés dans les villes permettaient de diminuer d’environ 6 ° de moins la température à leur proximité. Mais il en faudrait des centaines dans les villes pour rafraichir l’atmosphère. 
Il préconise donc d’autres pistes : les toits végétalisés, les murs végétaux, les ombrières (structures légères destinées à fournir de l’ombre constituées d’une surface horizontale en hauteur), les toits recouverts de 3 couches de peinture blanche qui renvoient la chaleur et bien sûr, la présence d’arbres, véritables climatiseurs naturels, grâce à l’évapotranspiration. Les plus efficaces sont les érables, les chênes, les ginkgo bilboa. 

A Paris, il avait été décidé de détruire un magnifique platane bicentenaire, trônant au pied de la Tour Eiffel pour créer une bagagerie pour les touristes.
Les travaux auraient condamné à mort ce vieil arbre par détérioration de ses racines.
Beaucoup ont contesté. Particulièrement Thomas Brail, créateur du « groupe de surveillance des arbres ». Il est monté sur le platane et y a vécu pendant 11 jours. Il a recueilli beaucoup de soutiens, de la part notamment de journalistes et d’élus restés à l’ombre du platane. Il a gagné L’ancêtre est toujours debout. Thomas Brail continue ses opérations de sauvetage. Pour contrer la construction de l’A 69 en Haute-Garonne, projet qui décimera des platanes centenaires, il a entamé une grève de la faim le 1er septembre dernier et prévoit d’entamer une grève de la soif, le 3 octobre prochain s’il n’est pas entendu, se déclarant prêt à mourir pour la cause qu’il porte. 

Toujours à Paris, dans le 13ème arrondissement, des bénévoles de tous âges utilisent leur week-end à casser du bitume pour  y mettre une bonne terre et planter des arbres qui rafraîchiront les générations futures.

Vive les guerriers gaulois qui luttent contre les envahisseurs immobiliers et routiers.
Et merci à tous ces résistants de l’ombre !