Depuis quelques mois, dans le cadre de leur formation, des étudiantes en 2ème année de BTS en Économie Sociale et Familiale (ESF) se joignent régulièrement aux rendez-vous publics des Curieux Aînés.
Fin janvier, ce groupe et leurs professeurs ont invité nos rédactrices au Lycée Flaubert pour déjeuner et échanger. Un accueil chaleureux leur a été réservé et après un repas très convivial, elles se sont mises au travail. Des discussions en petits groupes leur ont permis d’aborder différents sujets de société. Nos rédactrices racontent.

3ème épisode avec Françoise Samson.

Un métier qui offre des débouchés mais peu de perspectives.

Pour profiter de cette rencontre, j’ai eu envie de mieux comprendre quels étaient les objectifs des étudiantes. Cette classe de 2ème année de BTS en Économie Sociale et Familiale (ESF) ne comprenant que des jeunes filles, c’est donc à quatre d’entre elles, Coralie, Chloé, Aurélie et Astrid que j’ai posé mes questions. 

Pourquoi avoir choisi cette formation ?
Travailler dans le secteur social est une motivation commune aux quatre jeunes femmes. Elles sont attirées par l’idée du contact humain et de faire un métier utile. 
Certaines d’entre elles disent avoir aussi choisi cette filière pour les débouchés : elles sont quasi certaines de trouver du travail à la fin de leurs études. Cet aspect a particulièrement compté pour Astrid qui a renoncé à entrer dans une école d’art : les métiers artistiques offrent moins de certitudes sur ce plan. 

En quoi consiste cette formation ?
Si la formation s’appuie sur un apprentissage classique au sein du lycée, des stages sont aussi imposés : un stage de 7 semaines en première année et un autre de 6 semaines en seconde année. Pour Chloé et Coralie, ces formations permettent avant tout de découvrir la réalité quotidienne de différents types de personnes : handicapées, précaires, jeunes ou plus âgées. Cette possibilité de pouvoir faire des rencontres et d’apprendre à connaitre les autres durant leurs études les stimule particulièrement. Aurélie précise que ces stages les aident à mieux sentir avec quel public elles se sentiront plus à l’aise à l’avenir.

Comment choisir une orientation ?
Chloé aimerait devenir éducatrice spécialisée tandis qu’Aurélie se dirige vers l’animation pour les enfants de 3 à 12 ans… à moins qu’elle ne décide de travailler avec des personnes âgées. Elle envisage en effet de devenir directrice d’Ehpad, en reprenant une formation en cours de carrière. Pour sa part, Astrid pense travailler dans le secteur jeunesse auprès d’adolescents et de jeunes adultes.
A la fin de leur 2ème année de formation, les étudiantes ont le choix entre arrêter leur formation et entrer dans la vie active, ou poursuivre une année supplémentaire pour se spécialiser. Il faut préciser que les professeurs encouragent vivement les étudiantes à s’engager dans cette 3ème année d’études qui offrent davantage de perspectives professionnelles. C’est un engagement sur un an, dont elles profiteront durant toute leur carrière.

Quelles attentes et quelles craintes liées à leur futur métier ? 
Comme pour toutes les professions qui touchent à l’humain, ceux qui s’y engagent ne savent ne savent jamais, a priori, quelles seront les conditions de travail. Coralie craint notamment d’être confrontée à des publics non réceptifs, avec lesquels il sera difficile d’établir un lien. Les trois autres jeunes femmes se demandent si les personnes dont elles s’occuperont accepteront leur aide ; elles s’inquiètent aussi de leur propre sensibilité. Sauront-elles trouver la bonne distance, notamment en travaillant avec des enfants ? 
Des questions demeurent enfin sur la nature de l’établissement dans lequel elles travailleront. Il leur sera possible d’être engagées par des structures aussi différentes que des instituts médicoéducatifs, résidences autonomie, épiceries sociales, crèches, associations… Difficile pour elles actuellement de se projeter. Toutes s’inquiètent de leurs futures conditions de travail. Cela concerne l’organisation, les horaires mais aussi, bien évidemment, les salaires.