Les réseaux sociaux propagent beaucoup d’images de violence sans qu’aucune modération ne parvienne à l’empêcher. Comment protéger la jeunesse de ce flux incessant ? L’éducation est-elle une arme suffisante pour lutter contre cette tendance ?
Revue de presse de la Maison des Aînés de Rouen.
Étaient présents : Eliane, Jean-François, Marie-Laure, Patricia, Paulette.
Eliane : Face à l’anxiété qui se diffuse sur nos écrans, nous avons besoin d’espoir. Mais nous avons aussi besoin de connaissances concrètes pour comprendre comment fonctionne le monde et ne pas nous laisser abuser par la multiplication d’images violentes qui nous assaillent de toute part.
Patricia : Les plus jeunes sont a priori moins aptes à résister à toutes ces images, surtout quand ils sont livrés à eux-mêmes et les découvrent tous seuls. L’omniprésence de contenus violents ne les amènent-ils à adopter des comportements plus agressifs ? Savent-ils faire la différence entre le monde virtuel et la vie réelle ?
Marie-Laure : Ni les jeunes ni les adultes n’ont appris à se protéger contre ce flot d’informations anxiogènes qui sont relayées sans avoir été vérifiées.
Nos publications personnelles sur les réseaux sociaux alimentent aussi ce climat. Les gens ne se rendent pas compte qu’en affichant leur vie privée, ils s’exposent aux commentaires de personnes malveillantes.
Jean-François : Les gens se crachent dessus en ligne. Rien n’empêche la publication de messages haineux. C’est ainsi que des collégiens se retrouvent harcelés sans comprendre ni comment ni pourquoi.
Marie-Laure : L’anonymat encourage ce phénomène. On se permet de juger les autres en sachant que l’on n’aura aucun compte à rendre. Avant, quand on exprimait un avis, on prenait le risque d’être reconnu ; il fallait assumer ce que l’on disait. Aujourd’hui, les personnes qui se permettent de juger les autres en ligne manquent beaucoup de courage.
Cette accumulation de tensions semble sans fin et aucune autorité ne parait en mesure d’y mettre un terme. Le sentiment d’impuissance que l’on finit par ressentir génère lui aussi beaucoup d’angoisses.
Eliane : La réponse à toute cette violence – même virtuelle – passe par davantage d’instruction. Il faut développer des outils permettant aux jeunes d’apprendre à faire la différence entre le monde virtuel et la vie réelle. Il faut aussi leur apprendre à dialoguer, à développer leur sensibilité.
Marie-Laure : Le numérique ne doit pas remplacer les expériences dans la vie réelle. Mon fils fait de la boxe et va rencontrer des jeunes par l’intermédiaire de clubs implantés dans des cités. Les résultats sont formidables. A travers la pratique sportive, les jeunes apprennent des règles de vie.
Eliane : Tous ces dispositifs sont importants car ils développent la capacité à vivre ensemble hors des réseaux sociaux.
Jean-François : Il est important aussi d’offrir un accès à la culture. Le cinéma peut être utilisé comme un outil de découverte et d’enrichissement personnel. Par exemple, le Comte de Monte Cristo a permis de faire connaître l’œuvre d’Alexandre Dumas auprès d’un large public.
Paulette : J’ai lu le livre plusieurs fois et pour moi, c’est à chaque fois, un grand bonheur. Mais lire un livre est devenu une contrainte pour un grand nombre de personnes ; un film est plus accessible. Il faut accepter que la diffusion de la culture passe par d’autres chemins que ceux que nous avons connus.