Pour cette revue de presse de rentrée, Les Curieux Aînés sont retournés à la Résidence Saint-Joseph de Sotteville lès Rouen où 9 résidents nous attendaient. La discussion s’est construite autour d’un fait divers et nous a permis d’aborder de véritables sujets de société. Avant d’évoquer aussi la coupe du monde de rugby. Extraits des échanges.

Étaient présents : Danielle, Francine, Françoise, Janine, Lionel, Michel, Odile, Raphaël, Rosa ainsi que Lauriane et Régine, les animatrices.

Quand un enfant disparait…

Francine : Je pense à ce petit garçon, Émile, qui a disparu pendant l’été, ses grands-parents le gardaient et tout d’un coup plus personne ne l’a vu ; on ne sait pas ce qui lui est arrivé, je me demande si ce n’est pas quelqu’un qui ne peut pas avoir d’enfant qui l’aurait emmené.

Lionel : C’est peut-être un accident, il a pu tomber quelque part.

Raphaël : A deux ans, on ne part pas tout seul.

Danielle : Il avait l’air mignon comme tout, cet enfant.

Francine : Cette histoire me touche pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai des petits enfants et même des arrière-petits-enfants, je n’aimerais pas qu’il leur arrive quelque chose, surtout quelque chose qu’on ne peut pas expliquer. Et puis, il y a bien longtemps, j’ai sauvé un petit garçon de 4 ans qui allait tomber dans l’eau, il était en vélo et il a dérapé, je l’ai rattrapé au dernier moment. J’ai du mal à comprendre que l’on fasse du mal à un petit.

Danielle : Parfois on cherche loin, mais la réponse est tout à côté. Je pense au petit Grégory Villemin qu’on a fini par retrouver à 7 kilomètres de chez lui.
Moi je n’ai pas de petits enfants, j’ai un fils de 50 ans alors je sais bien que je n’en aurai pas mais je me souviens de mon enfance. Quand les parents ne s’accordent pas, ils se vengent sur les enfants qui subissent les problèmes existants. J’en sais quelque chose, j’ai connu cette situation, surtout la brutalité, surtout le père. Parfois j’essaye de comprendre pourquoi le mien était si brutal. Je ne sais pas si la disparition du petit Émile a un rapport avec ce genre de situation, mais c’est à cela que cette affaire me fait penser.

Françoise : Souvent dans les familles, c’est le père qui est brutal, qui crie… la violence c’est plutôt masculin.

Lionel : Les hommes sont conquérants, ils n’acceptent pas que les femmes soient plus compétentes qu’eux.

Francine : Pour réduire la violence masculine, il faudrait couper les allocations familiales même si c’est compliqué à mettre en place.

Janine : Interdire les boissons aussi, c’est de là que beaucoup de problèmes viennent, mais ce n’est pas facile non plus.

Lionel : C’est à cause de l’alcool que beaucoup de gens s’énervent.

Janine : Les hommes boivent en sortant du travail au bistrot.

Francine : Ils sont fatigués, ils sortent du travail et si leur femme n’a rien préparé pour le diner, ils ne sont pas contents et ils retournent au bistrot.

Danielle : Mon père, c’était exactement ça, il était cuisinier dans un hôpital psychiatrique, il travaillait 12h par jour… En rentrant, il disait « oh ça sent mon bonheur », en parlant de ce que ma mère préparait pour diner, ma mère n’était pas très bonne cuisinière et quand le menu ne plaisait pas à mon père, il pouvait s’énerver très violemment et casser les barreaux des chaises.
Ma mère avait tellement peur qu’elle cachait les couteaux au fond du petit landau de poupée avec lequel je jouais pour être sûre qu’il ne les trouve pas.
Je ne me sentais pas comme les autres.

Janine : Avec mon mari, je tenais un café épicerie. Jamais il n’y avait de gens saouls. C’était peut-être parce que mon mari s’occupait de l’épicerie et moi du bar. Avec moi, les hommes consommaient raisonnablement. Avec un homme, ils auraient peut-être été tentés de boire davantage.

Odile : Hélas, Les parents ne réalisent pas que ce qu’ils font subir à leurs enfants, les enfants le reproduiront plus tard dans leur propre famille.
Moi, j’ai eu la chance de ne pas connaitre ce genre de problème. Je pense cependant qu’il ne faut pas mettre les gens de côté mais leur parler, leur demander ce qui les pousse à agir ainsi. « Pourquoi tu es comme ça ». Il faut les écouter et essayer de les comprendre. Comprendre leur manque affectif. 

Allez les bleus !

Raphaël : La coupe du monde de rugby commence, cette année, elle se joue en France, on ne peut pas perdre. J’aime bien ce sport, c’est physique.

Lionel : C’est du costaud.

Danielle : C’est violent. Ça me fait quelque chose de voir tous les coups qu’ils se prennent.

Lionel : Des docteurs ont demandé à ce que les règles changent. Après des années de compétition, beaucoup de coups et de commotions, il y en a qui ont la tête vide.

Raphaël : Je m’intéresse beaucoup au sport. J’ai joué au football en deuxième division, j’étais attaquant, j’avais 20 ans. Maintenant, j’aime le football féminin. Les femmes jouent mieux que les hommes. Mais les garçons sont mieux payés.

Françoise : Le foot, j’aime un peu, mais le rugby pas du tout.

Danielle : Moi qui ne suis pas sport du tout, je me suis surprise à beaucoup aimer jouer à la WII. C’est un jeune service civique qui nous a appris à jouer et ça m’a plu. Il y avait trois ou quatre sports, boxe, bowling, j’y arrivais.