Ce n’est pas la première fois que le musée du Louvre est cambriolé. En 1911, la Joconde est partie sous le bras d’un ancien employé du musée ; l’épée du sacre de Charles X a été dérobée en 1976 et en 1998 un tableau de Corot a définitivement disparu. Entre indignation et étonnement, les résidents de la Rose des Sables partagent leurs émotions sur la disparition des joyaux de la Couronne.
Revue de presse de la résidence de la Rose des sables.
Étaient présents : Brigitte, Chantal, Dominique, Françoise M., Françoise S., Jean-Louis, Renée ainsi que Gracinda, animatrice, et Radhia, en formation professionnelle.
Le vol des joyaux de la Couronne a été si rapide et si simple en apparence qu’il évoque les exploits de figures de la littérature populaire bien connues pour leur capacité à organiser des cambriolages fabuleux. Le plus talentueux : Arsène Lupin. Les plus pittoresques : les Pieds Nickelés. Le plus héroïque : Robin des Bois.
Déjà, on se prend à imaginer le film qui pourra être écrit autour de ce vol qui s’est déroulé, sans violence, au nez et à la barbe des visiteurs et des badauds.
Pourtant, le sentiment qui prédomine autour de cet évènement tient plus de la honte que de l’admiration. Question d’époque peut-être.
On se demande si une puissance étrangère n’a pas commandité ce larcin et toutes les pensées se tournent vers la Russie de la même manière que, en 1911, tout le monde pensait que l’Allemagne – l’adversaire de l’époque – était responsable du vol de la Joconde.
Ce qui semble le plus consternant dans cette affaire tient davantage aux récentes alertes qui ont été lancées par les gardiens du musée et le syndicat Sud sur le manque de personnel et les failles de sécurité. En début d’année, la présidente du Louvre s’est manifestement adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati, pour attirer son attention sur le sujet.
Heureusement, l’enquête avance et les interpellations se sont multipliées depuis quelques jours mais il reste difficile de savoir qui a organisé ce vol et pour quel commanditaire. Dominique nous rappelle que le trafic d’œuvres d’art a toujours été bien organisé. La Hollande aurait longtemps servi d’étape pour les œuvres dérobées. Celles-ci étaient ensuite revendues à de riches amateurs d’art qui agrémentaient ainsi leur collection secrète. Ces œuvres étaient souvent retrouvées au décès de l’acquéreur quand sa descendance, ignorant tout de leurs origines, les confiait à des salles de vente.
On espère ne pas avoir à attendre autant de temps avant de retrouver les joyaux dérobés. On espère surtout qu’ils n’auront pas été mis en pièce pour que l’or et les diamants les composant puissent être plus facilement écoulés. Mais, même dans ces conditions, le butin représente beaucoup d’argent, comme le fait remarquer Jean Louis.
Si le vol du Louvre a nourri de très nombreuses discussions et suscité une réelle émotion, Renée se demande si un tel évènement mérite pareil battage médiatique : « Il me semble qu’il y a des sujets plus graves et que tout cet or disparu est un problème de riches » ! Doit-on considérer notre patrimoine culturel comme un bien national ou ne concerne-t-il qu’une élite ?
Comme nous le rappelle Radhia, une jeune femme en formation au sein de la résidence, ce patrimoine fait partie de notre histoire ; au-delà de la valeur numéraire des pièces volées, il est une part de notre identité. « Beaucoup de musées mettent en place des programmes pour sensibiliser un plus large public à la culture et donner envie aux gens de découvrir les collections exposées. Cela me rend fière d’être française ».
Si la valeur patrimoniale des bijoux dérobés nous touche, n’oublions pas que les musées attirent aussi beaucoup de touristes qui viennent en France pour découvrir ce patrimoine. Une économie se rattache à l’activité des musées.
La culture est un lien qui forge notre identité, elle est aussi une chance pour beaucoup de personnes de progresser humainement voire socialement.
Voilà ce que raconte aussi un cambriolage, folklorique peut-être, mais certainement pas anodin.




