Pas facile de vieillir et d’accepter de se laisser céder la place dans le bus…Mais même avec des douleurs articulaires et des cheveux gris, c’est vivre. Ce qui est toujours mieux que le néant relève Catherine avec philosophie. 

Par Catherine Lenord 

La vieillesse est un sujet difficile à aborder.
A l’heure actuelle, on dit plutôt « l’avancée en âge » ; on ne parle plus des « vieux » mais des séniors. Comme si c’était une honte d’être vieux ! Pourtant, la vieillesse est bien là. On la ressent au niveau physique et mental : problèmes articulaires, musculaires, cheveux blancs et j’en oublie !  « La vieillesse est un naufrage » disait, avec raison, le Général de Gaulle.

La première fois que je me suis rendue compte que j’avais vieilli, c’était dans le bus. A peine y étais-je montée que trois jeunes se sont levés pour me laisser leur place ! Quel affront ! J’aurais dû être contente, au lieu de cela, j’ai refusé. Non, je ne serai jamais vieille, je mourrai avant, me disais-je. 

De même, j’ai refusé longtemps d’aller la Maison des Aînés pour m’adonner à différentes activités. Toutes ces personnes aux cheveux blancs qui la fréquentaient me faisaient peur ! Je ne me voyais pas en leur compagnie. Et pourtant, je m’ennuyais. La retraite est un moment difficile à passer. On se repose au début et puis, l’ennui arrive, surtout quand on vit seul. Ce qui est une autre source de désagréments. Car la vie en solo oblige à devoir se débrouiller seul. Y compris pour porter des objets lourds. Y compris pour résoudre des problèmes techniques.  « Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un de votre entourage ? Ou à un voisin » ? me demande parfois un opérateur à qui j’ai demandé de l’aide. Rien n’est plus agaçant pour moi. Cela ne fait qu’accentuer ma sensation d’isolement. Mais, je terminerai par une note plus optimiste que j’ai lue récemment : Ceux qui se plaignent de vieillir doivent se rappeler que c’est un privilège refusé à beaucoup.