L’attaque du Hamas sur Israël durant la nuit du 7 au 8 octobre, la tuerie de centaines de civils, la prise d’otages de festivaliers qui dansaient et d’habitants qui dormaient ont bouleversé Thésy…qui a tout découvert en en direct sur sa télévision. Récit d’une nuit cauchemardesque. 

Par Thésy Bionnier 

Il est 4 heures du matin et je ne dors pas encore. Rien d’anormal pour moi, car je suis insomniaque et le supporte très bien. Ces plages de nuit sans sommeil sont devenues des moments privilégiés de lecture, de rêverie et d’imagination. Mais cette nuit du 8 octobre a été différente. J’aurais aimé ne pas la vivre : elle fut très longue, trop longue. 

Impossible de lire, rien ne s’imprime même si je relis trois fois la même page. J’aurais aimé, comme souvent lorsque je ne trouve pas le sommeil, me remémorer des moments agréables et par exemple revivre la semaine précédente qui a été belle et riche puisqu’il s’agissait de la « Semaine bleue ». Je l’ai partagée avec des enfants lors d’une marche sur les rives de la Seine, avec des jeunes adultes généreux avec les personnes âgées, sans oublier cette magnifique photo du Madison qui a immortalisé toutes les générations qui dansaient ensemble. J’aurais pu aussi, lors de cette insomnie rêver à mon prochain voyage en Crête. 

Mais je ne cesse de revoir, en boucle, ce drame en Israël. Ces images impensables, inimaginables, barbares. Elles hantent mon esprit. 

Comment oublier ces images de familles entières avec des enfants, des bébés, des personnes âgées, arrachées à leur vie et emmenées comme otages ? Ces dizaines de corps qui jonchent les routes ? Ces jeunes venus rire, danser dans une « rave-party » et qui en une seconde se sont retrouvés pourchassés, tués ou emmenés de force par les terroristes. Je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de penser à ma petite fille qui était cette nuit-là en Bretagne avec 600 autres étudiants pour fêter son intégration à l’Université. 

Pour calmer mon angoisse, j’ai fini par allumer la télévision et suis tombée par hasard sur une émission de variétés : les chansons des années 70/80 avec des artistes que l’on ne peut oublier et qui, je le sais, ont encore du succès auprès des jeunes : Sylvie Vartan, Mireille Mathieu, Michel Sardou, Sheila… (En la voyant, je me suis souvenue de ma fille âgée de 4 ans qui chantait « Les rois Mages » dans son bain avec la pomme de douche en guise de micro). Quel plaisir aussi de retrouver Myriam avec sa magnifique chanson L’oiseau et l’Enfant. Que de mots merveilleux, lumineux, plein d’amour que les enfants d’Israël auraient aimé entendre ce 8 octobre, en voici quelques-uns :

« Comme l’oiseau bleu survolant la terre
Voit comme le monde, le monde est beau 
Beau le bateau, dansant sur les vagues
Ivre de vie, d’amour et de vent
Jour d’une vie ou l’aube se lève
Pour nous donner un monde d’amour ».

Grâce à cette chanson, j’ai pu terminer ma nuit sur des mots d’amour en m’efforçant d’espérer qu’un jour, on pourra à nouveau y croire.