Depuis lundi le déconfinement a commencé. Nous sommes samedi 16 mai. Ce sera notre premier jour de vrai déconfinement.

         Il fait beau et nous envisageons une sortie à la campagne l’après-midi. Tenue de rigueur : masque, gants en latex. J’en ai choisi un avec des plis, et mon mari un bec de canard gracieusement offert par la ville. Mais ce masque lui n’est pas gracieux,

         Première opération : aller laver la voiture crasseuse qui a déjà eu droit à un brin de toilette à l’intérieur ce matin.

         Station-service inhabituelle car la nôtre est toujours fermée. Lavage puis gonflage des pneus : 50 cts les 2 mn 1 euro les 4 mn. Cela ne suffit pas et il faut remettre une pièce et si vous êtes trop lent encore une autre pièce, j’ai l’impression de charger un jukebox mais j’attends toujours la musique.

Nous prenons l’avenue du Mont-Riboudet. La circulation du samedi est comme celle d’avant. Une voiture jumelle très sale nous croise et manque de nous heurter. Jalouse de notre carrosserie étincelante sans doute !

         Nous nous dirigeons vers Sahurs pour une promenade en bord de seine. Par erreur nous allions nous garer sur un emplacement interdit. Il fallait voir la tête du propriétaire d’en face qui a dû nous prendre pour deux extra-terrestres dans notre vaisseau de E.T. masqués.               
 Il est vrai que nous avions changé de galaxie.

         Très agréable promenade en bord de Seine. Accompagnés par le chant des oiseaux, environnés d’une végétation luxuriante et naturelle où les insectes sautillent d’herbe en herbe.

 Nous rencontrons une cinquantaine de personnes jeunes et anciennes, piétons et cyclistes, sans aucun masque. Nous sommes donc très remarqués. Quelques bonjours et sourires à notre encontre, nous les étrangers venus d’ailleurs. Les passants regardent avec curiosité mon mari qui transporte un gros morceau de pierre ponce trouvé au bord du fleuve. Encore un caillou de plus pour sa collection !

         Je profite de cette promenade pour cueillir quelques fleurs sauvages : résistantes pâquerettes, fragiles coquelicots, roses sauvages douces mais piquantes, blanches et rosées. Je pense à la chanson : Roses blanches de Corfou. Ça y est mon vaisseau spatial a décollé.

         Nous allons reprendre la voiture et surprise ! Un jeune couple avec des masques regarde les horaires de Filor transport pour leur retour vers la ville. Ah enfin des citadins masqués. Le virus s’arrêterait-il à la frontière des villages comme le nuage de Tchernobyl ?  Ça m’énerve. Rien ne semble avoir vraiment changé.

         J’étais sereine pendant le confinement mais je me suis sentie plus nerveuse avec le déconfinement.

         J’espère garder mon calme et continuer les bonnes habitudes et les nouvelles activités du confinement, mais ceci pourrait être une autre histoire…

Françoise S. le 18 mai 2020.