Intriguée par la présence d’un terrain de pétanque dans un nouveau lieu alternatif à Rouen, Quartier libre, et par le nombre de joueurs de tous âges qui s’y regroupent Martine a décidé de mener l’enquête, un dimanche après-midi. 

Par Martine Lelait 

Le Club des Curieux Aînés a commencé il y a quelques mois à se réunir au nouveau Quartier Libre de Rouen (plus connu sous son nom précédent, la Friche Lucien).  Cet espace est en effet installé sur une ancienne friche qui a vocation à devenir dans un futur encore lointain, le lieu d’implantation de la nouvelle gare SNCF de Rouen. Futur lointain puisque l’occupation par le Quartier Libre vient d’être autorisée pour 10 ans. Ce lieu se veut un espace alternatif, composé de containers, de tentes, de meubles construits avec des palettes ou des tourets ; il regroupe plusieurs structures, un jardin partagé et développe des projets culturels et de loisirs : bars, restaurants, boutiques de créateurs, concerts, événements associatifs et… un terrain de pétanque qui attire beaucoup de joueurs. 

Est-ce à dire qu’il y aurait un retour en force de la pétanque ? La pétanque aurait-elle survécu à la génération camping des années 70-80 ? Serait-elle devenue tendance ? Enquêtons donc sur la question.

Wikipédia précise que le jeu de boules serait né en Gaule et qu’au fil des siècles et des technologies, la boule a été en argile, en pierre, en bois avant d’être maintenant en acier.  Par ailleurs, la pétanque n’est pas qu’un loisir ; c’est aussi un sport, et comme dans d’autres sports, il existe des fédérations nationales et une fédération internationale. Ce serait même le 11ème sport en nombre de licenciés avec plus de 600 000 dans le monde dont la moitié en France et ce, sans compter les millions d’amateurs. Il y a même un ou deux lycées dans le sud de la France qui proposent l’option pétanque au bac !

Poursuivons donc l’enquête sur le terrain, le terrain de pétanque évidemment. 

Il faisait grand soleil ce dimanche après-midi-là et il y avait beaucoup de monde, quasi exclusivement des jeunes, y compris des jeunes femmes. On m’a confirmé qu’ici on jouait un dimanche sur deux dans le cadre de tournois fort sympathiques. On m’a cité deux jeunes femmes qui venaient de faire plus de 50 kilomètres pour rejoindre le tournoi de ce dimanche.

Luigi Bertagnolio vice-président de l’association « Les Bleus de la Friche » a ajouté que « ces rencontres amicales existent depuis 3 ans, même si la crise sanitaire a mis un coup d’arrêt pendant quelque temps ». Aujourd’hui, l’association constate un regain d’activité ; la création des jardins partagés a généré une trentaine de nouvelles adhésions. Sur l’activité pétanque, tous les âges sont de plus en plus représentés ; il y a même quelques enfants qui viennent avec leur père ou leur mère, voire avec leurs grands-parents. Ici, en matière de pétanque, on ne parle pas de compétitions ; c’est d’abord l’occasion de passer un bon dimanche après-midi entre copains avant la reprise du travail le lendemain. Donc pas de compétitions mais des tournois amicaux qui se déroulent dans la convivialité, la bonne humeur avec toutefois respect des règles et un arbitre, Frankie.

A noter que toutes les équipes gagnantes des dimanches se retrouveront en septembre pour un tournoi de tous les gagnants de l’été.

Tout cela confirme qu’il faut, s’il en était besoin, envoyer bouler les éventuelles idées reçues sur la pétanque. Cochon (ou cochonnet ?) qui s’en dédit !