Le départ à la retraite est un moment particulier, un moment de bilan, d’espoir et de décision. Ces trois perspectives sont évoquées par Hélène bientôt retraitée mais encore active.

Par LN

Bientôt la retraite.

Dans l’association d’aide à domicile où je travaille comme aide-soignante, il n’y a pas de préparation, pas de pot de départ, donc aucun rituel marquant une reconnaissance sociale. 
Mon mari avait eu le droit à une vraie fête de départ, qu’on pourrait interpréter comme un signe d’accomplissement. D’ailleurs, des liens sont restés avec ses anciens collègues.
Moi, je pars sans appréhension mais sans préparation et je passe directement du statut de « vieux travailleur » à celui de « jeune retraitée », c’est toujours ça de gagné !

Une envie de rencontre.

J’ai travaillé avec des personnes en fin de vie pour leur permettre de rester chez elle et donc sans beaucoup côtoyer de collègues.
Je joue au bridge où la moyenne d’âge est canonique, et participe aux activités de ma paroisse où les fidèles ne rajeunissent pas.
Je connais donc peu de jeunes. Il est temps que j’aille à leur rencontre.
Qu’est-ce qu’un jeune peut dire à une femme déjà âgée qui vient s’ajouter au nombre sans cesse grandissant de retraités. Comment assumer que ces jeunes doivent payer le prix de notre retraite. Les projets dans ce domaine prêtent un bien grand esprit de sacrifice aux futurs contribuables. J’ai un sentiment de culpabilité face aux nouvelles générations. D’une part, il y a l’aspect social bien sûr mais aussi l’état dans lequel nous leur laissons la terre.
Pourtant, c’est avec la jeunesse que nous devons vieillir, pour vieillir mieux sans doute mais pour apprendre et grandir aussi.

L’espoir numérique
Si le pouvoir d’attraction face aux plus jeunes fait partie du kit de survie, la seule ressource pour garder le contact est de partager leur univers et leurs moyens de communication.
Je n’ai à priori pas d’attirance pour « la chose numérique » mais je sens comme une nécessité à m’en servir. Pour ne pas finir comme mon arrière-grand-mère qui refusait de téléphoner. Je me sens plus proche de ces personnes bien avancées en âge et qui tout à fait connectées. Alors, allons-y.
Il existe de multiples possibilités pour s’aguerrir à Internet et « rattraper le temps perdu ». On peut pousser les portes du CLIC des Aînés et s’inscrire à une initiation informatique où je suis un dinosaure.
L‘objectif n’est pas d’avoir de milliers de followers sur Facebook ou de likes sur Instagram, d’ailleurs je ne sais même pas ce que c’est ! Il s’agit essentiellement d’acquérir un minimum de bases et de pouvoir profiter de toutes sortes de propositions intéressantes comme « Les mardis de la philo », encore faut-il savoir comment accéder au blog.

Pour moi, une vieillesse heureuse n’est ni frileuse ni peureuse. On vieillit profitons-en.