Discussion croisée.
L’engouement provoqué par les nouvelles cigarettes électroniques à usage unique fait débat. Les PUFFS posent des problèmes pour la santé et l’environnement. Malgré la séduction qu’elles suscitent, leur interdiction est déjà envisagée, est-elle la meilleure réponse à apporter ?
A l’occasion d’une rencontre entre les résidents de la résidence Trianon et les étudiantes en BTS économie sociale et familiale du Lycée Flaubert une discussion s’est engagée sur le sujet.

Étaient présents :
Résidents de la résidence Trianon : Alain, Brigitte, Chantal, Christine, Daniel, Evelyne, Lucette, Joëlle, Odette, Odile, Marie-Claude, Monique, Patrick, Sabine, Thierry, Viviane et Elena (animatrice).

Étudiantes en 2ème année, BTS économie sociale et familiale : Anaïs, Astride, Aurélie, Chaïma, Chloé, Cirianne, Coralie, Élisa, Éloïse, Lena, Jeanne, Johanna, Juliette, Isabelle, Katinian, Kathleen, Mathilde, Mulan, Sarah, et Margaux (professeur).

Extraits des échanges.

Jeanne : Les puffs sont de mini-cigarettes électroniques à usage unique. Elles viennent des Etats-Unis et ont pu se développer auprès des jeunes grâce aux influenceurs sur les réseaux sociaux et à la variété des parfums qu’elles proposent, très sucrés et addictifs. Elles sont munies d’une batterie intégrée non rechargeable, pas besoin d’appuyer sur un bouton pour fumer. Une puff coûte entre 8 et 12 € et remplace jusqu’à 30 cigarettes. 

Lena : Ces cigarettes contiennent plus ou moins de nicotine et les problèmes d’addiction sont bien réels. Les puffs représentent aussi des risques de nausées, vomissements, maux de têtes, maladies cardiaux vasculaires et peuvent nuire au développement du cerveau. Les mineurs sont particulièrement sensibles à ce phénomène. Les cigarettes à usage unique leurs sont à priori interdites.

Chaïma : L’usage des puffs pose aussi des problèmes environnementaux ; elles sont jetées n’importe où après utilisation, malgré la présence d’une pile intérieure qui devrait inciter les consommateurs à les jeter dans les containers dédiés à la récupération des piles.

Lena : Les puffs peuvent aider des fumeurs à diminuer ou stopper leur consommation de tabac. A l’inverse, des non-fumeurs se laissent tenter par le tabagisme par ce biais : on commence par les puffs puis on continue avec les cigarettes électroniques pour finir avec les vraies cigarettes.

Chaïma : Une loi visant l’interdiction des puffs pourrait être bientôt votée, elle sera étudiée dès le début de 2024.

Jeanne : Je ne suis pas sûre que l’interdiction réglera ce problème, il y aura des marchés parallèles qui se mettront en place. Quand on est habitué à un produit, ce n’est pas évident de s’en passer. Je sais au fond de moi que fumer est mauvais, mais je continue malgré tout.

Viviane : Il y a aussi une image sociale. Dans les films, les héros fument toujours. Ça ne donne pas envie d’arrêter.

Marie-Claude : Dans les téléfilms aussi !

Sabine : Il y a eu Gainsbourg aussi qui fumait toujours et qui était très populaire.

Johanna : Il y a un effet de groupe, celui qui ne fume pas se sent exclu.

Christine : J’ai essayé de fumer une cigarette électronique. Avec une cigarette normale, on arrête quand la cigarette a fini de se consumer, mais avec la cigarette électronique la combustion ne s’arrête pas automatiquement, ça dure plus longtemps et au final, leur utilisation revient plus cher.

Lena : Effectivement, l’aspect économique est inquiétant.

Élisa : On observe que le prix des puffs augmente régulièrement, aujourd’hui il vaut mieux acheter une cigarette électronique traditionnelle.

Marie-Claude : J’ai arrêté depuis 6 mois, j’ai pourtant beaucoup fumé durant ma vie : deux paquets par jour ! En arrêtant de fumer, je fais une belle économie. Je suis riche maintenant !

Christine : Moi aussi j’ai arrêté, en même temps que Marie-Claude, on s’est aidées !

Monique : J’ai arrêté, il y a bien 30 ans ; fumer m’écœurait.

Joëlle : Moi j’ai arrêté de fumer d’un seul coup en 1978, quand j’ai rencontré le père de mes enfants. Après son décès, j’ai essayé de reprendre mais je ne pouvais pas. C’était fini.

Sabine : Moi, je fume pas, je crapote.

Thierry : Eh bien moi, je fume mais je viens de passer des examens médicaux : j’ai des poumons de sportif !