Depuis quelques mois, Madeleine Chalin, 83 ans, regarde le monde de l’Ehpad où elle vit. Malgré un mal qui la fait souffrir jour et nuit, elle continue de cogiter sur ce qu’elle observe et entend. Et parfois elle prend son stylo : « Quand j’écris, ça m’évite de trop tricoter là-dedans ». 

Par Madeleine Chalin

Grande fille 

Je suis timide. C’est un handicap à mon âge : cela rend encore plus difficile la possibilité d’aller vers les autres. Mais je suis heureuse d’accueillir ceux qui viennent à moi. Cela me fait plaisir d’échanger. Notamment avec des jeunes. Il est important de s’écouter les uns et les autres. A l’Ehpad, je n’échange pas beaucoup. Ni avec les autres résidents. Ni avec les professionnels. Je regrette que certains d’entre eux infantilisent les résidents. Je suis une grande fille ! J’ai eu une longue vie, j’ai donc eu le temps d’évoluer depuis l’enfance ! On ne me fera pas changer ma façon de penser. C’est la mienne et j’en suis fière. 

Biodiversité en danger 

L’extinction des espèces animales m’inquiète. Par exemple, celle des rhinocéros blancs. A force de tuer cet animal pour son ivoire, on est en train de l’exterminer. Dans vingt ans, il n’existera plus. C’est terrible. Et c’est pareil pour les éléphants, les dauphins les baleines… Je ne comprends pas la sauvagerie de l’homme. Les animaux étaient sur terre avant nous. On pourrait quand-même leur laisser une place.