A quoi ressembleraient nos vies sans ces personnes, qui, par leur attention aux autres, mouillent le maillot de l’humanité ? Les rédactrices des Curieux Aînés leur disent merci.
Merci à mes instituteurs
Par Françoise Bailly
Ils ont incontestablement orienté ma vie et mes goûts, mes instituteurs de primaire à l’époque où ils accompagnaient leurs élèves jusque 14 ans pour le fameux certificat.
Outre bien sûr les incontournables matières générales, ils ont eu l’art et la manière d’instiller une certaine culture générale en activant sans cesse notre curiosité ; les sources étaient rares, la télévision à ses balbutiements et la radio faisant seulement son apparition dans certains foyers.
Le dernier dimanche de juin, dans la minuscule salle communale en bois noirci par le temps, pleine à craquer ce jour-là, avait lieu la fête tant attendue de distribution des prix. Les parents profitaient de l’occasion pour inviter oncles, tantes, grands-parents, amis pour assister au spectacle de fin d’année.
C’était l’effervescence dans les coulisses où il fallait se costumer pour devenir en quelques instants petit rat ou chanteur, pour réciter une poésie, bref être dans la lumière, ne pas trembler ni bégayer.
Ultime implication de la part de nos instituteurs qui se sentaient récompensés si nous réussissions à faire rire, émouvoir, attendrir un public bienveillant et attentif.
Alors, ce dimanche-là, on pouvait se croire à l’Opéra de Paris, au Bolchoï et, pourquoi pas à la Comédie Française. L’amour du spectacle vivant est né là et ne m’a plus quitté depuis. Merci…