A quoi ressembleraient nos vies sans ces personnes, qui, par leur attention aux autres, mouillent le maillot de l’humanité ? Les rédactrices des Curieux Aînés leur disent merci. 

Trois fois merci ! 

Par Martine Lelait  

Ce n’est pas une personne que j’ai envie de remercier ici, mais quatre personnes différentes qui ne se connaissent absolument pas, mais qui m’ont apporté une aide inespérée à un moment bien difficile de ma vie.

Le mois de septembre 2019 restera pour moi marqué d’une pierre noire : ma chaudière a pris feu trois jours après avoir été révisée…
Ce dimanche-là, j’avais invité des amis autour d’une belle paella. Paella, longuement préparée, qui tombera à l’eau, au propre comme au figuré, puisque ma cuisine a entièrement brûlé et ce qui en restait a été noyé par les pompiers.
Cet incendie constitue un événement traumatisant pour moi, même si j’ai eu le réflexe de couper l’arrivée du gaz, si j’ai eu le temps de réveiller mes voisins qui dormaient encore en ce dimanche matinal, si les pompiers sont intervenus rapidement et s’il n’y a pas eu de blessés ! 
Inconsciente que j’étais des réelles conséquences d’un incendie, je me voyais déjà rentrer chez moi après un bon petit nettoyage. Ce ne fut pas du tout le cas et j’ai compris l’étendue des dégâts après le départ des pompiers, lorsque je suis remontée dans mon appartement. La première personne que je tiens à remercier c’est Valérie, une copine de bridge qui, partant en vacances, m’a très aimablement, en toute simplicité, prêté sa maison à deux rues de chez moi pour que je puisse me poser, me retourner après quelques jours en dépannage à l’hôtel. Une vraie bouée de sauvetage en ces moments périlleux.

J’ai mis à profit cette période pour rechercher assidûment un logement provisoire, qui ne soit pas trop éloigné de chez moi, puisque l’expert de l’assurance m’avait laissé entendre que je ne réintégrerai pas mon logement avant 4 ou 5 mois. J’ai écumé toutes les agences immobilières, visité tous les sites internet, … mais on était en septembre et la rentrée étudiante étant là, plus aucune possibilité de location à l’horizon. J’ai mis une annonce via mon site Facebook sans succès exceptés des messages compatissants et réconfortants.

Est-ce le stress important lié à cette situation ou une autre raison plus strictement physiologique et médicale ? Je me suis retrouvée bloquée, dans l’impossibilité de marcher. Sortant de chez un médecin consulté en urgence et de la pharmacie, je me tenais aux murs pour essayer de regagner mon domicile de prêt. Je devais avoir l’air d’une femme ayant trop abusé de l’alcool, quand une ex-collègue, Stéphanie, s’est arrêtée sur le trottoir. Je lui ai narré ma triste aventure. Elle a activé ses réseaux, une amie qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un… et c’est grâce à elle que j’ai eu connaissance de personnes pouvant me louer une petite maison à Sotteville.
L’affaire fût vite conclue. Dominique et Jean-Louis m’ont accueillie avec beaucoup de gentillesse dans leur maison. Au total, je passerai une année entière dans cette maison avant de pouvoir regagner mon appartement ; ce sera un cadre plutôt chaleureux où vivre la déflagration qu’a constitué le premier confinement. C’est là aussi que je découvrirai les Curieux Aînés et commencerai à écrire mes premiers articles. Ne dit-on pas qu’à quelque chose malheur est bon ?

Merci à vous tous.

Pour terminer, il me faut vous l’avouer, je viens seulement, 4 ans après, de briser le maléfice de la paella ; c’était devenu un tabou, trop lié à l’incendie. Et voilà, je me suis lancée la semaine dernière. C’est fait et elle était excellente !