Andrée adore aller chez le coiffeur. Même masquée. Et malgré le fait que petit café et magazines lui soient – mesures de sécurités sanitaires obligent – refusés. 

Par André Lepetit. 

Aimez-vous aller chez le coiffeur ?  Certaines personnes apprécient, d’autres remettent leurs visites à un autre jour. 

En ce qui me concerne, j’éprouve un vif plaisir à me rendre au salon de coiffure. Malgré l’obligation de porter un masque et de le garder même au bac, durant le shampoing.
Tiens, d’ailleurs, je vais prendre rendez-vous. Je vise le début d’après-midi, moment propice pour éviter de croiser trop de monde. 

« Bonjour madame Lepetit, je suis à vous dans quelques minutes » ! On me prie de m’asseoir. Cela me permet d’observer les allées et venues. Il y a le ballet des coiffeurs qui passent d’une tête à l’autre. Il y a le balais traîné sur le sol pour déblayer les cheveux morts. 

Un jeune coiffeur vient me chercher pour aller au bac à shampoing : il est attentif à la température de l’eau, me masse délicieusement le cuir chevelu. Cela me détend instantanément. Une fois, le shampoing terminé, voilà ma coiffeuse habituelle qui arrive. « Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? » Comme à chaque fois, j’hésite entre changer de tête et ne surtout pas modifier d’un cheveu ce qui a été fait la dernière fois.  Enfin tombées d’accord, elle se met au travail et nous bavardons de choses et d’autres. C’est convivial, sympathique et le temps s’envole. Je jette des petits coups d’œil dans le miroir pour regarder les différentes chevelures qui sont autour de moi. Il y a des cheveux longs, surtout sur les jeunes têtes, et des chevelures plus courtes sur celles des plus âgées. Il y en a des très frisées, des bouclées, des lisses, des blondes, des brunes…Les opulentes forcent mon admiration. Quelle chance ont celles qui sont dotées de cheveux pareils !  

Depuis l’arrivée du Covid-19, nous n’avons plus droit à notre petit café ni à notre magazine. « Mesures d’hygiène » m’explique la coiffeuse. Un peu frustrant, mais finalement, je m’en passe. Ce qui compte, c’est le contact avec les coiffeurs. Leur chaleur m’apporte un certain bonheur. Voilà pourquoi je remercie le gouvernement de n’avoir pas fermé les salons de coiffure comme lors du premier confinement. Aller chez le coiffeur fait du bien au moral.