La lutte contre le réchauffement de la planète nous concerne tous mais elle se heurte à une réalité économique que l’investiture de Donald Trump devrait renforcer. Peut-on se contenter de modifier nos habitudes quotidiennes pour éviter le pire ou est-on prêt à faire tous les efforts nécessaires ? 

Revue de presse à la Maison des Aînés de Rouen. 
Étaient présentes : Chrystèle, Eliane, Marie, Paulette.

Eliane : L’arrivée de Donald Trump au pouvoir fait peur. Il a l’intention d’intervenir dans beaucoup de domaines et de remettre en cause de nombreux équilibres mais c’est pour l’écologie que je suis le plus inquiète.

Marie : Je n’aime pas particulièrement ce personnage, mais il faut reconnaitre qu’il a de l’autorité ; une qualité qui manque cruellement à beaucoup de nos dirigeants.

Paulette : Cela explique son influence, c’est quelqu’un que l’on écoute.

Marie : Cela n’est pas pour rien si Elon Musk le soutient ! Mais je ne trouve pas cela rassurant.

Chrystèle : Concernant l’écologie, l’union Trump-Musk n’annonce rien de bon. On a l’impression que tous les milliardaires du monde vont désormais envoyer des fusées dans l’espace.

Eliane : L’écologie devrait être une cause planétaire.

Marie : Le réchauffement climatique est une menace. Si les pôles fondent, le niveau des mers augmentant, des terres seront recouvertes et des gens seront chassés de chez eux. Dans le Pacifique, les îles Salomon sont déjà touchées par ce phénomène.

Chrystèle : En Afrique, au Sahel, les vents chauds rendent les conditions de vie de plus en plus difficile.

Eliane : Un peu partout dans le monde, des incendies ont pris des proportions gigantesques. L’exemple le plus récent de la Californie a montré que personne n’était à l’abri des catastrophes climatiques, même les personnes fortunées ! L’inégalité sociale a été visible dans les moyens pour lutter contre les flammes. A Los Angeles, de riches propriétaires ont engagé des pompiers privés pour protéger leur maison ! 

Marie : Les grandes fortunes ne sont pas responsables de tout. Le tourisme de masse est tout aussi dangereux pour la planète. De plus en plus de gens partent en croisière sur des bateaux plus grands que des immeubles qui provoquent des nuisances phénoménales mais rien n’y fait ; les croisiéristes prospèrent. Personne n’est prêt à sacrifier son plaisir et son confort mais que peut-on y faire ? Interdire les croisières ? Je ne crois pas que ce soit en culpabilisant les gens que l’on arrivera à mettre en place une politique écologique.
Le problème est que tout le monde s’inquiète pour l’environnement mais que personne n’a envie de voir le prix de l’énergie ou de l’eau augmenter. 

Eliane : On peut tout de même inciter les gens à faire attention ! L’inaction coûte cher. Les dégâts liés au dérèglement climatique – inondations, sécheresse, tempêtes…- se répercutent sur nos assurances et nos impôts. 

Chrystèle : Pour que les mentalités changent, il faut miser sur l’éducation. Mais il serait bien aussi que les élus montrent l’exemple de la sobriété. Cela a été tellement navrant de découvrir qu’un membre du gouvernement fasse un aller et retour Paris-Pau en avion ou que tant de chefs de partis se soient sentis indispensables à Mayotte. 

Eliane :  Cela renforce l’idée de notre impuissance. A notre échelle, on ne peut guère intervenir qu’au niveau des petits gestes quotidiens. On peut limiter sa consommation d’eau et trier de nos ordures. C’est bien mais c’est peu.
Il faudrait aussi privilégier le commerce de proximité. Quand je vois les caddies qui débordent à la sortie des supermarchés, je ne comprends pas. 

Paulette : Ce n’est pas parce que le caddy est plein que les produits sont de mauvaise qualité.

Chrystèle : Parallèlement, les achats en ligne se développent trop rapidement ! Quantité d’articles viennent de Chine et sont livrés à domicile ce qui engendre une multiplication des moyens de transport sans parler du conditionnement.
Nous manquons de cohérence ; quand je pense qu’un ancien ministre travaille maintenant pour améliorer l’image de la plateforme de vente en ligne « Shein » ! C’est désespérant.

Marie : Certaines évolutions techniques sont présentées comme de grandes avancées sans que cela soit avéré. Les voitures électriques par exemple ne constituent pas une solution magique ; le recyclage des batteries, l’exploitation des mines de lithium posent de vrais problèmes. L’efficacité de l’énergie solaire est encore trop limitée ; le nucléaire me semble être une meilleure solution dans l’immédiat.

Chrystèle : Mais on ne sait pas quoi faire des déchets ! On ne sait même pas dans quelle langue écrire les avertissements pour prévenir générations futures de la dangerosité des produits stockés. Elles devront rester compréhensibles pendant des centaines de milliers d’années !