Marguerite, 87 ans, vit dans une commune rurale dans le canton de Buchy, près de Rouen. Elle partage avec nous la réflexion qui l’a amenée à se faire vacciner malgré ses appréhensions… avec le soutien de sa commune.

Par Marguerite

« Le virus, nous en entendons parler de plus en plus dans les médias. Le virus me fait plus peur pour les générations à venir, moi j’ai fait ma vie, mais les personnes vont devoir vivre avec. 

Au début, quand le vaccin a été mis en circulation, et qu’on entendait que les personnes âgées seraient prioritaires, je ne voulais pas trop m’en préoccuper. En effet, ayant un certain âge, je pensais avoir fait ma vie, et le faire ou ne pas le faire, ce vaccin, peu m’importait. Mon sentiment était que si je devais mourir de ce virus, je partirais et voilà tout… Je préférerais laisser la place aux personnes qui ont un avenir, aux plus jeunes. 

J’ai un souci de santé qui fait que je suis plus vulnérable que les autres. Je suis suivie par des spécialistes de Rouen (dont un oncologue). Une animatrice du lien social, du CLIC, vient me rendre visite tous les 15 jours. Régulièrement, nous avons parlé de ce virus et de la vaccination, de mes appréhensions, de mes craintes. Même si je me fais vacciner tous les ans contre la grippe, ce vaccin est nouveau, nous n’avons pas trop de recul… 
Au début, j’avais peur de l’organisation de cette vaccination :  qui pourrait m’aider dans les démarches ? Qui pourrait m’accompagner ? Et quel vaccin allaient m’administrer les personnels soignants ? 

Les visites de l’animatrice ont été des moments de réflexion, elles m’ont aidée à prendre en compte les avantages et inconvénients de la vaccination. Mon objectif premier, même si j’ai fait mon temps et même si je suis isolée et que ma famille ne vit pas à mes côtés, était de protéger les autres Je ne veux pas déranger…

J’ai pris rendez-vous avec mon médecin traitant pour mon renouvellement de traitement. Je lui ai fait part de mes réflexions sur le vaccin. Il m’a confirmé que j’étais éligible à la vaccination ; mon spécialiste a partagé cet avis, au vu de mes antécédents médicaux notamment mon cancer.  

J’ai donc pris la décision de me faire vacciner. Je ne l’aurais pas fait sans l’accord de mon médecin, ni de mon spécialiste. Je voulais que cela se passe dans les règles.

J’en ai donc fait part à l’animatrice du CLIC début mars, qui s’était proposée de m’aider dans les démarches de prise de rendez-vous.  Elle a essayé de regarder avec moi si une place se libérerait en centre de vaccination en Seine Maritime, en vain… 
Entre temps, le 5 mars, le maire de ma commune m’a appelée pour prendre de mes nouvelles, et me proposer de prendre en charge les démarches pour ma vaccination. 
En effet, ma commune, et d’autres petites communes alentours, se sont arrangées ensemble pour organiser la vaccination de leurs ainés. Que ce soit pour la prise de rendez-vous, la distribution d’informations et l’organisation d’un centre de vaccination « rural » dans la commune de Bois Guilbert, à côté de chez moi. 
J’aurais eu tort de refuser la proposition de monsieur le maire : alors, j’ai sauté sur l’occasion. On m’a tendu la main gentiment :  c’est très plaisant de se sentir considérée. 

Le maire est venu m’apporter les papiers à remplir (questionnaire du CHU) en vue de ma vaccination, prévue le mardi 17 mars à 10h35 à la salle polyvalente de Bois Guilbert. 

Le jour de la vaccination, le 17 mars, tout était préparé. Je ressentais une certaine appréhension :  j’ai parfois la trouille, mais quand je décide quelque chose, je le fais !
J’ai attendu mon tour, comme pour un rendez-vous médical. J’ai été très bien accueillie. Les deux infirmières du CHU et le médecin ont été aux petits soins. Les aînés de ma commune et le maire étaient aussi présents… sans oublier mon auxiliaire de vie, mon ange gardien !  Tout s’est organisé dans le respect des gestes barrières. 

Une infirmière est venue me chercher ; elle m’a mise en confiance et m’a administré le vaccin, le Pfizer. Pas eu le moindre mal, tout s’est fait dans la plus grande douceur.
Avant de repartir, nous avons attendu 15 minutes pour des raisons de sécurité médicale. Pendant cette attente, nous avons eu le droit à une petite orangeade et à des chouquettes à la vanille et au chocolat. Vraiment, nous avons été très bien reçus !
L’après-midi, monsieur le maire est venu me voir chez moi pour savoir si tout allait bien, et si tout s’était bien passé. Je l’ai remercié pour son engagement auprès ses aînés, et de la solidarité dans la commune. 
Ma prochaine injection aura lieu dans 4 semaines. Je n’ai à présent plus aucune appréhension pour le prochain rendez-vous.