Il y a des moments où l’actualité provoque de la cacophonie. Dernier exemple en date, décrypté par Isabelle : le message d’Emmanuel Macron depuis Pékin à se première ministre qui était à Rodez. 

Par Isabelle Revol 

Il n’est pas fréquent, me disais-je ces derniers jours, qu’un président règle ses problèmes internes, en toute transparence, lors d’un voyage à l’étranger aux enjeux importants. En l’occurrence il s’agit de la réforme des retraites. Alors que Taïwan doit faire face au large de ses côtes, à des allers et venues de navires de guerre chinois, que sa présidente se montre plus que jamais en amitié avec les Etats-Unis, Macron doit se montrer fin diplomate. Car son but est de faire en sorte que le rôle de médiateur de Pékin, notamment en Ukraine, puisse être renforcé.   

C’est donc depuis la Chine de Xi qu’Emmanuel Macron a répondu à Elisabeth Borne au sujet de « l’apaisement » sur la question  des retraites que celle-ci prônait depuis Rodez. Car c’est ce qu’elle demandait au Président, alors même que celui-ci ne cachait pas ses divergences avec Laurent Berger, pourtant réputé modéré (mais le Président pouvait-il s’en prendre à la toute nouvelle élue de la CGT ?).   

On parla donc d’une démarcation entre le Président et sa Première Ministre : que nenni, dit celle-ci, circulez, il n’y a rien à voir, le Président fixe le cap, et j’applique la feuille de route, avec les mêmes objectifs.  On entendit aussi : « elle sort les rames » (à moins que ce soit les armes ?) comme pour signifier que c’est dur pour elle et que le moteur ne fonctionne plus.

Pendant ce temps, notre bien-aimé Président est invité avec Mme Van der Leyen pour des repas au calme, que ce soit autour d’une table de jardin fleurie ou bien sur une très grande table ronde aux couleurs de l’Europe !

Le sujet commercial nous est présenté comme premier pour Macron, qui ne néglige pas d’amener avec lui de nombreux industriels, tout en laissant la présidente de la commission européenne se dépêtrer avec les droits de l’homme…

Quand il reviendra, le Président aura à analyser l’avis du Conseil Constitutionnel au sujet de la loi sur les retraites : le serpent de mer, et pas une mince affaire…un RIP ? Quoiqu’il en soit,  notre homme semble en mauvaise posture. Et je ne suis pas étonnée que si les élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, Marine les gagnerait. Ce sont les sondages qui le disent. Mais que fait-il pour attirer la sympathie des Français ?

Pendant ce temps, Poutine est toujours à l’œuvre, nonobstant l’intervention d’un jeune officier russe courageux qui dit ce qu’il a vu. Un jeune homme qui risque gros !