Vieillir chez soi est ce que l’on se souhaite tous. Mais comment savoir si ce « chez soi » est adapté à une vie longue, longue, longue ? En le comparant à celui d’Andrée, 88 ans, qui raconte pourquoi elle se sent si bien chez elle.
Par Andrée Lepetit
Je vis dans le centre de la ville de Rouen et je me réjouis tous les jours d’avoir choisi cet endroit. J’habite au quatrième étage d’un immeuble, dont la façade n’est pas particulièrement jolie (imitation de style normand) mais qui est desservi par un ascenseur qui s’arrête à ma porte. De mes fenêtres, je peux admirer les flèches de la Cathédrale et de Saint Maclou éclairées, quand vient le soir.
L’immeuble regroupant 80 logements, je ne connais évidemment pas tous mes voisins, mais tout de même, un certain nombre que je rencontre dans le quartier lorsque je fais mes courses à certaines mêmes heures. Nous nous arrêtons alors pour papoter un peu. Nous échangeons sur les voisins que nous connaissons en commun, mais jamais pour en dire du mal ! Par exemple du couple de centenaires qui vient de célébrer son anniversaire et qui donne du souci au voisinage car la dame a depuis peu des difficultés pour sortir de chez elle.
Au bas de l’immeuble, il y a un grand jardin, bien entretenu par les jardiniers, qui nous offre des jolies fleurs au printemps. Des bancs y sont disposés à différents endroits, qui servent de lieux de rendez-vous. A la belle saison, chacun sort de sa bulle pour venir partager quelques conversations avec les voisins ou amis que l’on n’a pas vus depuis longtemps, et alors le temps passe plus rapidement. C’est le gros avantage de l’immeuble collectif. Mais je remarque que les femmes en profitent plus que les hommes !
Vivre au centre-ville est une chance. Cela favorise l’autonomie. Tous les commerces et les restaurants sont à proximité : le marché Saint Marc est à deux pas de chez moi, une brocante aussi où l’on peut toujours trouver des pièces rares. Sans compter que se balader en ville permet de croiser des personnes connues avec qui bavarder et ainsi illuminer ses journées.