Un livre et plusieurs documentaires diffusés à la télévision ont permis à Françoise de découvrir le génie des arbres. Depuis, elle ne se promène plus en forêt seulement pour profiter du calme et de la sérénité. Elle admire leurs facultés inouïes. Dont elle propose un inventaire. 

Par Françoise Samson 

Les arbres ont des capacités et des facultés d’adaptation étonnantes.  
Ils ne sont pas programmés pour mourir. Ils peuvent se régénérer. 
Certains vivent jusqu’à 3000 ans comme les séquoias de Californie. On lit leur âge dans leur tronc en calculant le nombre de cernes (les ronds foncés, situés dessus).
Et dire que nous, pauvres humains, dépassons difficilement et rarement la centaine d’années !   
Les arbres n’ont pas besoin d’aller au supermarché pour trouver de quoi manger ou s’hydrater.        
Grâce à leur maîtrise de la photosynthèse, ils trouvent autour d’eux tout ce dont ils ont besoin : un peu de soleil et d’eau. Les feuilles des arbres absorbent le CO2 et le transforment en oxygène, glucose et énergie. Les vaisseaux microscopiques à l’intérieur de l’arbre font monter la sève jusqu’aux feuilles.  
Le séquoia de Californie consomme 3000 litres d’eau par jour contre un litre et demi pour l’être humain. 

Les branches fonctionnent pour les arbres comme des panneaux solaires.  
(Et dire que nous devons les installer sur notre toit à grands frais pour capter l’énergie solaire).    
Les arbres prospèrent selon la place disponible et sans déranger le voisin.      
En sommes-nous capables ?  
Si l’arbre perd des branches, il en re-fabrique.               
Et si nous perdions un bras ?  
L’arbre est un adepte du recyclage depuis des millions d’années, quand nous, pauvres humains, peinons à nous y mettre. En cas de chaleur, l’arbre laisse tomber des feuilles pour faciliter l’évaporation de l’eau et rafraîchir l’atmosphère. Car l’arbre transpire…l’eau qui émane de lui s’évapore, formant nuages et pluie qui finissent par retomber sur le sol.  
En cas de pluie, les arbres sont bien utiles aussi : ils retiennent les eaux de ruissellement, stabilisent les pentes, fixent le sable des dunes, font écran aux bourrasques de vent et servent de refuge à l’homme et aux animaux.    
Bref, l’arbre est généreux, ses feuillent tombent et nourrissent les insectes.            
Est-ce notre qualité ?            
 L’arbre possède des capacités sensorielles qui lui permettent d’éloigner les fâcheux. Des sucs amers dans l’écorce et les feuilles éloignent les prédateurs.      
Une girafe s’approche d’un acacia qui sécrète un tanin au goût amer et hop, la voilà qui se détourne.  
Nous, les humains, n’avons, hélas, pas toujours les capacités d’éloigner les malfaisants.      
L’arbre connait sa position dans l’espace. Grâce à la proprioception, il se dirige vers la lumière et peut modifier sa position en conséquence.           
L’arbre a le sens de la coopération.       
Le réseau de ses racines forme sous terre comme un arbre à l’envers, qui vit en symbiose avec les champignons.    
L’arbre émet des sucs pour les champignons. En retour, les filaments du mycélium des champignons ou hyphes (120 espèces) apportent l’azote et le phosphate aux racines des arbres.     
Pas besoin de médicaments, l’arbre se défend tout seul.  
Il crée des résines pour faire barrage aux agresseurs. Il cicatrise ses blessures.    
Pas besoin d’infirmière, non plus. 
Pour les attaques d’insectes et les infections, il élabore des produits chimiques, des insecticides.  
De plus, les arbres n’ont pas besoin de portables pour communiquer entre eux ; les filaments blancs ou hyphes sous terre rattachés aux champignons, s’en chargent grâce à des substances odorantes.               
Si un arbre est malade, ceux qui se trouvent autour lui envoient des substances nutritives.         
Ils se protègent entre eux et se défendent contre leurs agresseurs en échangeant des messages par le sol et l’air.          
D’après l’ingénieur forestier Peter Wohlleben, les hêtres seraient comme les éléphants :  ils aideraient les malades et ne laisseraient leurs morts qu’à regret.        
De vieux arbres (arbres-mères) prennent soin des plus jeunes en leur envoyant des substances nourricières.       
 Malgré leur grand âge, les arbres sont toujours considérés utiles à la société … des arbres.          
Quels exemples pour nous les créatures humaines qui nous retrouvons mises de côté en avançant en âge !    
Savez-vous que les arbres dorment la nuit ?
 Leurs branches baissent de 10 cm.                                       
Ils n’ont pas besoin de somnifère.

Malgré la déforestation, il resterait 3000 milliards d’arbres sur la terre                           
Protégeons-les et replantons-en sur les surfaces disponibles.