Noël ne fait pas l’unanimité dans la rédaction des Curieux Aînés. Il a celles qui aiment l’ambiance sapin – décorations lumineuses – esprit fraternel et celles qui n’aiment pas les ripailles, les débauches de cadeaux et les sourires forcés. Les unes et les autres ont des arguments pour défendre leur position. Choisissez votre camp ! 

Par Françoise S. 

J’ai vécu de chaleureux Noël en famille durant mon enfance, et plus tard, jeune fille j’aimais les réveillons entre amis. Je reconnais le côté familial et joyeux de cette fête et je comprends qu’elle soit si populaire.
J’aime les décorations, les illuminations, les vitrines et les marchés de Noël.
J’aime les crèches provençales et napolitaines. 
J’aime aussi les chocolats.
Je comprends ceux qui se réunissent en famille, assistent à la messe de minuit et se réjouissent. 
J’aime l’esprit de Noël de partage et de solidarité. Pourtant je n’aime pas Noël. 

Pourquoi ? 
Un jour, j’ai appris pourquoi on fêtait la naissance de Jésus, le 25 Décembre.
Chaque année nous avons droit à un article de journal nous expliquant pourquoi à cette date, donc je ne prétends pas vous faire un cours d’histoire.
Durant les Saturnales du 17 au 24 décembre, les Romains invoquaient leur dieu Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture. 
Ils célébraient également le dieu Mithra, dieu de la lumière, le 25 décembre, le jour le plus long du solstice d’hiver. Mithra fut proclamé dieu-soleil protecteur de l’Empire par l’empereur Aurélien au 3ème siècle de notre ère.
Malgré le développement de la chrétienté, les rites religieux n’ont pas réussi à supplanter tous les rites païens. 
Au 4ème siècle, l’Église voulut enrayer les cultes de Saturne et de Mithra jugés païens.
Ils choisirent donc le 25 décembre pour fêter la naissance du Christ afin d’intégrer les récalcitrants. 
Cependant, Jésus n’aurait pas pu naître dans l’hiver froid de Palestine car selon les Saintes Écritures, les troupeaux de moutons étaient dehors. 
Les festivités et les coutumes associées à Noël tirent leurs racines dans le paganisme.
Bref, je n’aime pas cette fête car elle n’a aucun sens pour moi. C’est mon choix.

Quelques souvenirs de Noël me reviennent cependant en mémoire.
A 8 ans, je ne croyais plus au père Noël. Ma mère trouva ingénieux que mon oncle fasse du bruit à l’étage pour me faire croire à la venue du père Noël. Je compris alors que ma mère pouvait mentir et je fus très déçue.
Plus tard, dans la librairie de mon parrain, des anciens venaient acheter leur journal le jour de Noël et j’ai vu pleurer certains car ils s’apprêtaient à passer le réveillon tout seuls. J’en suis restée émue et j’ai compris combien ces fêtes pouvaient occasionner de la frustration. Certaines personnes âgées qui avaient l’habitude des grandes tablées à Noël, éprouvent de la tristesse si elles sont seules à Noël. 

Moi, un jour, j’ai rompu avec cette fête. A quoi bon célébrer une fête à laquelle on ne croit pas, n’est-ce pas ? Je me suis sentie libérée de ce qui pour moi ressemblait à une obligation. 
Car il est indéniable que cette fête oblige à recevoir sa famille et à faire des cadeaux.
Pourtant, il existe de plus en plus de personnes qui n’ont ni l’argent ni les conditions de vie pour cela.
Les cadeaux peuvent témoigner d’une affection mais aussi d’un statut social.
L’échange de modestes présents contre des cadeaux importants peuvent apporter une certaine gêne, voire renforcer des différences et des discriminations.
De plus, dès le lendemain, certains sont revendus sur Ebay et Le bon coin car ils sont en double ou ne plaisent pas. Noël est une fête commerciale avant tout.
Non, je n’aime pas fêter Noël. 
Mais comme on dit : Si vous n’aimez pas ça n’en dégoutez pas les autres ! 

Alors je vous souhaite à tous joie, bonheur et réjouissances, avec l’espoir d’une prochaine année sereine.