Appelé « Pépé » dans sa famille, Pierre aime à se définir dans d’autres cercles comme un retraité professionnel et un octogénaire. Pourquoi aurait-il peur de son âge, lui si riche d’expérience de vie ? Hein ? Il vous le demande !
Par Pierre Caro
Je n’ai aucun problème avec le fait qu’on me désigne comme un vieux, un aîné, un senior, un ancien, voire comme un pépé. C’est d’ailleurs ainsi – pépé – que mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants et même mes amis, m’appellent depuis que mon premier petit-fils, né voici 38 ans, m’a baptisé ainsi. J’avais alors 44 ans. Un jeunot par rapport à l’octogénaire que je suis aujourd’hui.
Je reste dubitatif lorsque j’entends des grands-parents rechigner à se faire appeler papy ou mamy par leurs petits-enfants, au prétexte que ça les vieillirait. Si les grands-parents ont peur de leur âge, de leur position dans les générations, comment défendront-ils leur cause d’aîné dans une société où le nombre de personnes de plus de 60 ans devrait doubler à l’échelle mondiale d’ici aux années 2050 ? Et où des tensions intergénérationnelles pourraient émerger ?
L’un de mes plus graves soucis réside justement dans cette tension du vivre ensemble que je perçois et dans l’intolérance qui guette les générations les unes envers les autres si elles ne dialoguent pas.
Alors je m’attache à favoriser le partage de réflexions entre les générations. Je me considère comme un retraité actif dans la mesure où je me suis engagé dans l’échange d’idées, de projets, de rêves entre les générations.
Oui, je suis un pépé, j’ai plus de 80 ans, et je n’ai pas peur de mon âge.
Pourquoi craindrais-je la guillotine alors que je suis riche de 80 années d’expérience de vie qui peuvent être source d’enseignement pour les autres ?