Les violences faites aux femmes font réagir Marie. Parmi ses nombreuses propositions pour que « l’homme ne soit plus la seule espèce où le mâle tue la femelle » : une meilleure égalité salariale. Avis aux élus !
par Marie H.
« Vos roses ne nous feront pas oublier nos bleus », ce slogan écrit en lettres d’imprimerie sur un mur de Rouen m’a touchée au cœur et fait réfléchir. Il existe donc des « gentlemans-frappeurs » et des dames qui ne sont pas dupes des excuses fleuries des lendemains de « fête ». J’approuve et je compatis. Cela suffit-il ?
Le progrès technique, tant vanté, n’a ni changé le cœur des hommes, ni adouci les mœurs. Les chiffres sont alarmants. Chaque jour, une femme succombe sous les coups d’un homme, mari ou amant. La violence engendrant la violence, les enfants qui assistent à ces scènes traumatisantes risquent de devenir violents à leur tour. Il faut briser cette chaîne infernale.
Le sujet de la protection des femmes contre les violences conjugales ou autres a souvent été évoqué par les différents gouvernements. De nombreux débats sont restés pour beaucoup sans effet. Ne pas agir, quand on peut le faire, équivaut à une non-assistance à personne en danger. Contre le féminicide des mesures s’imposent.
Il faut favoriser le travail des femmes et appliquer l’égalité salariale. L’accès à un métier rentable résoudrait bien des problèmes. Sans argent, pas d’indépendance. Cette indépendance permettrait à la femme de quitter facilement un compagnon violent.
A la première gifle, au premier coup, la femme doit pouvoir partir se mettre à l’abri afin de ne pas subir une spirale d’excuses suivies de nouveaux coups. Dans le meilleur des cas, cela ferait, peut-être, admettre à l’homme violent le côté inadmissible de son comportement.
Les centres et les organismes où les femmes, accompagnées ou non d’enfants, pourraient se réfugier en cas d’urgence, devraient se multiplier.
Il serait souhaitable d’envisager également de soigner les hommes violents. Il faut reconnaître le poids de l’alcoolisme dans tous ces excès.
Ce vaste programme demande un certain budget. Les femmes doivent faire pression sur le gouvernement pour obtenir la mise en place de réalisations concrètes. Il est anormal qu’une partie de la population soit sacrifiée. La loi est censée engendrer la protection des plus faibles.
De leur côté les femmes comprendront que l’état de victime n’est pas un état enviable. Il ne s’agit pas d’attendrir, il s’agit d’exister par soi-même et en être fière, afin de protéger son intégrité.
Le devoir des femmes est d’éduquer leurs fils. Elles leur inculqueront le respect dû à tout être humain, quel qu’il soit. Le meilleur enseignement, c’est l’exemple. Il sera donné par les parents. Les garçons apprendront à maîtriser leur force et à l’utiliser seulement à bon escient. La virilité ne doit pas les aveugler au point de leur laisser croire qu’un être peut appartenir à un autre être.
L’éducation des filles aboutira au choix d’un métier qui leur donnera la liberté financière, indispensable et leur permettra de s’assumer.
Restons vigilants, nous vivons dans un monde qui tend, par ses avancées technologiques, à nous rendre insensibles. Les coups qui arrachent les femmes à la vie ne sont pas virtuels. Soyons solidaires, l’indifférence aussi peut tuer.
La sociologue Françoise Héritier le constatait « l’homme est la seule espèce où les mâles tuent les femelles ». Sur ce point nous pourrions provoquer un changement salutaire. Notre humanité y gagnerait en dignité.