Une première ministre qui résiste à la pression, des manifestations qui dégénèrent, un roi que l’on couronne : l’actualité vue à la télé décryptée par Isabelle. 

Par Isabelle Revol

Je me souviens… Il y a trente ans, si je calcule bien, puisque c’était en 1993, Pierre Bérégovoy est mort. Ses amis se sont interrogés. L’avons-nous suffisamment entouré ? Questionnement devenu rare aujourd’hui dans le milieu politique. Je les entends parler aux infos lors de séquences vidéo prises à l’époque. Le monde semble avoir changé, s’être accéléré, être devenu sans tendresse.

Aujourd’hui, Madame Borne, première ministre, avec sa silhouette élancée, son pas alerte, courant presque, portant sous le bras de lourds dossiers rouge, n’a pas intérêt à faiblir. J’en connais un qui n’apprécierait guère. Déjà qu’il faut composer avec les atermoiements des grévistes et une intersyndicale soudée pas si facile à comprendre.

Les black bloc ont fait basculer la manif vers une forte violence, un CRS a été brûlé par un cocktail Molotov. Sans vouloir insinuer le moindre rapprochement avec cet épisode malheureux, j’ai peu aimé la démonstration des ténors du Rassemblement National au Havre, qui, dans une espèce d’élan sans grâce, vêtus d’un costume noir pour Jordan Bordella, veste mal ajustée, double en femme pour Marine, n’arboraient aucune fantaisie ni couleur.  

Les touristes sont revenus, ils y sont incités, même si les Français ne mangent pas tous à leur faim. A l’issue de ces cent jours, en référence à Napoléon, y aura- t-il du mieux ? Dans l’Europe élargie, il y aura un roi couronné en plus, Charles III en ses carrosses. Friande comme je suis de têtes couronnées et de décorum, comment ne pas regarder Londres un samedi de cérémonie ? On se distrait. Le bon peuple regarde ailleurs, car on ne peut pas toujours être aux premières loges d’un monde brutal et suivre les dernières exactions en Chine, au Soudan ou ailleurs.

Entre-temps, Macron s’est déplacé, il a notamment parlé depuis Saintes. Quelles Saintes ? Celles qui l’accueillent devant la mairie, assez pacifiquement d’ailleurs. 

Après cela, rien à dire, le week-end suivant aura duré trois jours.