La Grande Librairie a diffusé récemment un documentaire sur Marguerite Yourcenar. Après l’avoir regardé, Ninja a eu envie de partager son admiration pour la romancière, révélée par « Mémoires d’Hadrien », qui a été la première femme à entrer à l’Académie française.
Par Ninja
En 1982, j’ai lu « Les yeux ouverts », un essai constitué d’un ensemble d’interviews de Mathieu Galey, sur la vie et l’œuvre de Marguerite Yourcenar, paru en 1980. Le titre se réfère à la dernière phrase des Mémoires d’Hadrien publié en 1951 qui a rendu la romancière célèbre dans le monde entier : « Tâchons d’entrer dans la mort, les yeux ouverts ». Marguerite Yourcenar est décédée en 1987, à l’âge de 84 ans.
C’est en regardant le documentaire qui lui a été consacré et qui a été diffusé à la Grande Librairie, en cette année 2025, que j’ai pris conscience de son parcours atypique. D’origine belge, d’une famille de petits aristocrates, orpheline de mère, Marguerite née en 1903 a mené une existence de femme libre et anticonformiste. Elle était une grande voyageuse (sa condition le lui permettait), vivait près de la nature et manifestait des goûts simples : appréciant pétrir son pain, caresser son chien, le tout en pensant aux invisibles, les ouvriers, qui trimaient dans l’ombre… Elle avait le goût des êtres et des choses !
Malgré les agitations dont la vie est tissée, elle possédait une architecture psychique inébranlable et s’est révélée d’une surprenante efficacité. Ses romans, de style classique, semblant comme taillés dans le marbre, en témoignaient. Sereine jusqu’au détachement, elle pouvait se montrer tendre, pourtant : il fallait la voir caresser un caillou sur la plage. Marguerite Yourcenar contemplait le monde comme une visionnaire. Elle demeure pour moi une de référence.
Sa vie m’évoque une phrase que je me répète souvent : toute sagesse est patience ! Et quand on se place dans cette perspective universelle, on se souvient qu’il faut travailler jusqu’au bout.